Paris, Laffont, (13 décembre) 1972
1 vol. (140 x 200 mm) de 408 p., [3] et 1 f. Broché, jaquette.
Édition originale.
Exemplaire enrichi :
« Le Camp des saints. Sujet grave et grand sujet, si il en est […] On épousera ou on épousera pas le point de vue de Jean Raspail. Au moins le discutera-t-on, et passionnément. Ce qu’il dit est trop important pour ne pas être entendu, pour ne pas bouleverser […] Pour que vous jugiez vous-même, nous vous adressons dès aujourd’hui, avec un mois d’avance, un exemplaire du Camp des Saints. Lisez ce livre et dites-nous, quelle que soit votre opinion, si nous avons raison d’y croire comme nous le faisons » (in l’argumentaire sur papier, destiné aux libraires, joint, qui est signé Jacques Peuchmard, directeur littéraire chez Robert Laffont).
Le camp des lucides et des clairvoyants contre celui des idéalistes inconscients de la « submersion migratoire » ? « Ce livre est né étrangement, explique l’auteur dans un entretien au Point du 29 septembre 2015. J’étais dans le Midi, un jour de 1972, chez une tante de ma femme, près de Saint-Raphaël, à Vallauris. J’avais un bureau avec une vue sur la mer et je me suis dit : ‘Et s’ils arrivent ?’ Ce ‘ils’ n’était d’abord pas défini. Puis j’imaginais que le tiers-monde se précipiterait dans ce pays béni qu’est la France. C’est un livre surprenant. Il a été long à écrire, mais il est venu tout seul. J’arrêtais le soir, je reprenais le lendemain matin sans savoir où j’allais. Il y a une inspiration dans ce livre qui est étrangère à moi-même. Je ne dis pas qu’elle est divine, mais étrange. »
Livre honni pour les uns, de prophète pour les autres, ce roman-bréviaire entre en résonance avec l’époque : « Au départ, Le Camp des saints n’a pas marché. Pendant au moins cinq ou six ans, il a stagné. Il s’est peu vendu. Après trois ans, le chiffre des ventes a augmenté. Le succès est venu par le bouche-à-oreille et grâce à la promotion qu’en ont faite des écrivains de droite. Jusqu’au jour où, en 2001, un bateau de réfugiés kurdes s’est échoué à Boulouris, près de Saint-Raphaël, à quelques mètres du bureau où j’ai écrit le roman ! Cette affaire a fait un foin terrible dans la région. Du coup, on a reparlé de mon livre et il a touché un large public. Je suis un peu honteux, car lorsqu’il y a une vague importante de migrants, on le réimprime. Il est consubstantiel de ce qui se passe. »
L’exemplaire est dans le rare premier tirage de décembre 1972,
avec sa jaquette à parution.
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