Le Camp des saints

Jean Raspail

Le Camp des saints

Paris, Laffont, (13 décembre) 1972
1 vol. (140 x 200 mm) de 408 p., [3] et 1 f. Broché.

Édition originale.
Envoi signé : «à M. Guionie, en très sympathique hommage, Jean Raspail, Paris, 13 déc. 72 » ; ” Avec le meilleur souvenir de Jacques Peuchmaurd. Ce livre est formidable !”.

Double-envoi de l’écrivain et de son éditeur, des plus précoces : la date est celle du lendemain de l’achevé d’imprimer du volume en premier tirage (12 décembre) ; c’est aussi la date du courrier envoyé aux libraires afin de promouvoir l’ouvrage, ici joint : “Le Camp des saints. Sujet grave et grand sujet, si il en est (…) On épousera ou on épousera pas le point de vue de Jean Raspail. Au moins le discutera-t-on, et passionnément. Ce qu’il dit est trop important pour ne pas être entendu, pour ne pas bouleverser (…) Pour que vous jugiez vous-même, nous vous adressons dès aujourd’hui, avec un mois d’avance, un exemplaire du Camp des Saints. Lisez ce livre et dites-nous, quelle que soit votre opinion, si nous avons raison d’y croire comme nous le faisons “.

Le courrier est signé Jacques Peuchmaurd, directeur littéraire chez Robert Laffont. Il sera quelques mois plus tard le fondateur et l’animateur de l’École de Brive, créé cette même année 1973 lors de la première édition du Festival du livre de Brive-la-Gaillarde – dont il est un des ardent promoteur -, avec Claude Michelet, Denis Tillinac et Christian Signol.

Et comme l’histoire aime être ronde, l’exemplaire est justement offert à l’un des libraires les plus emblématiques d’alors de cité corrézienne : à Jean Guionie, qui tenait la librairie éponyme dans la rue de l’Hôtel-de-ville.

Le camp des lucides et des clairvoyants contre celui des idéalistes inconscients de la « submersion migratoire » ? « Ce livre est né étrangement, explique l’auteur dans un entretien au Point du 29 septembre 2015. J’étais dans le Midi, un jour de 1972, chez une tante de ma femme, près de Saint-Raphaël, à Vallauris. J’avais un bureau avec une vue sur la mer et je me suis dit : ‘Et s’ils arrivent ?’ Ce ‘ils’ n’était d’abord pas défini. Puis j’imaginais que le tiers-monde se précipiterait dans ce pays béni qu’est la France. C’est un livre surprenant. Il a été long à écrire, mais il est venu tout seul. J’arrêtais le soir, je reprenais le lendemain matin sans savoir où j’allais. Il y a une inspiration dans ce livre qui est étrangère à moi-même. Je ne dis pas qu’elle est divine, mais étrange. »

Livre honni pour les uns, de prophète pour les autres, ce roman-bréviaire entre en résonance avec l’époque : «Au départ, Le Camp des saints n’a pas marché. Pendant au moins cinq ou six ans, il a stagné. Il s’est peu vendu. Après trois ans, brusquement, le chiffre des ventes a augmenté. Le succès est venu par le bouche à oreille et grâce à la promotion qu’en ont faite des écrivains de droite. Jusqu’au jour où, en 2001, un bateau de réfugiés kurdes s’est échoué à Boulouris, près de Saint-Raphaël, à quelques mètres du bureau où j’ai écrit Le Camp des saints ! Cette affaire a fait un foin terrible dans la région. Du coup, on a reparlé de mon livre et il a touché un large public. C’était le début d’une arrivée maritime de gens d’ailleurs. Je suis un peu honteux, car lorsqu’il y a une vague importante de migrants, on le réimprime. Il est consubstantiel de ce qui se passe

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