Le Blasphème de Catulle Mendès
Octave Mirbeau

Le Blasphème de Catulle Mendès

[1896].
3 pages in-4 à l’encre violette, découpées pour l’impression et remontées


Manuscrit autographe signé.

Bel article sur Mounet-Sully, paru dans Le Journal du 7 juin 1896, puis recueilli dans Gens de théâtre (1924).

« Décidément, il y a quelque chose de pourri dans le Danemark de la littérature ».

Le journaliste raconte avec verve une visite à Mounet-Sully, à qui il révèle le « blasphème » de Catulle Mendès, qui, dans un article intitulé Le Vrai Hamlet, se plaignait de ce que l’Hamlet représenté par Mounet-Sully ne fût pas celui de Shakespeare, mais celui, romantique, de Delacroix. Le « grand tragédien », imperturbable, « demeura un instant, silencieux, puis d’une voix profonde, d’une voix de gouffre il prononça : – Décidément, il y a quelque chose de pourri dans le Danemark de la littérature »… Mirbeau, sans prendre parti, relate sa conversation avec Mounet-Sully, pour lequel suffit, pour faire une bonne pièce, presque un bon comédien, et rien d’autre : “à quoi bon des pièces, puiqu’il y a sa voix, ses gestes et ses dents…”.

Mirbeau et Mendès sont alors de bons amis, alors que, douze ans plus tôt, les deux hommes s’étaient courtoisement battus en duel, le 29 décembre 1884, ne s’infligeant que des égratignures, avant d’en faire publiquement son mea culpa : “Je revois dans une clairière, proche de la Seine, habit bas et l’épée à la main, deux hommes destinés à s’aimer par un commun amour, par une même passion fervente des joies esthétiques, et qui pourtant allaient se ruer l’un sur l’autre. C’était M. Catulle Mendès et moi. Vous l’avez oublié, mon cher Mendès, ce méchant et déraisonnable article où, par une inconcevable folie, reniant mes propres croyances, je vous reniais vous, le poète de tant de beaux rêves, le chantre de tant d’exquises musiques. Je m’en souviens, moi, pour le haïr ” (in « Impressions littéraires », Le Figaro, 29 juin 1888, cité dans l’article Mendès du Dictionnaire Octave Mirbeau, par Pierre Michel).

C’est à Mendès que Mirbeau confia le premier jet de Les affaires sont les affaires, qu’il venait juste de finir.

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