L’Annonce faite à Marie
Paul Claudel

L’Annonce faite à Marie

Paris, Gallimard, (mars) 1943.
1 vol. (115 x 180 mm) de 237 p., et 1 f. Cartonnage illustré de l’éditeur.

 

Un des 1000 exemplaires sur alfax reliés d’après la maquette de Paul Bonet (n° 300).

Envoi signé : « À Madame Hélène Sauvaneix, à Violaine ! en souvenir de l’Annonce. P. Claudel. Lyon, le 12 mai 44 » .

Émouvant et précieux exemplaire, offert par Claudel le jour de la première représentation de la pièce à Lyon, le 12 mai 1944, à celle qui joue le rôle principal de Violaine Vercors dans la pièce, puis trois ans plus tard au théâtre Hébertot pour la version définitive, sur la demande de Claudel : Hélène Sauvaneix.

L’Annonce faite à Marie avait été, en 1912, la première pièce jouée de son auteur, après une première version publiée sous le titre de La Jeune Fille Violaine vingt ans plus tôt, en 1892. La pièce sera ajoutée au programme de la longue tournée sud-américaine de la compagnie de Louis Jouvet, de 1941 à 1945 : la première aura lieu le 19 juin 1942 au Teatro municipal de Rio de Janeiro, avant d’être reprise le 11 juin 1946 au théâtre de l’Athénée à Paris.

Entretemps, en France, c’est Pierre Bertin qui s’empare de la plus célèbre des pièces de l’auteur, pour trois dates lyonnaises, du 12 au 14 mai 1944. Sociétaire de la Comédie-Française, Pierre Bertin (1891-1984) avait, au nom de l’administrateur Pierre Bourdet, déjà rendu visite en avril 1937 à Claudel pour lui demander L’Annonce pour le Théâtre-Français, sans succès.
Claudel assistera à la première, déclarant, à propos d’Hélène Sauvaneix qui interprète le rôle de Violaine : « Cette jeune comédienne au visage inspiré et touché par la grâce deviendra un jour la sainte du théâtre. » À tel point que lorsque Claudel, en 1947, souhaite faire rejouer sa pièce dans la version définitive qu’il vient de publier, c’est vers elle qu’il se tourne pour interpréter le rôle, conseillant à la comédienne, pour le prologue, de « mimer ce vol de l’oiseau dans le ciel par le mouvement de ses mains rapprochées, comme une flèche tendue vers le haut ».

Hélène Sauvaneix avait auparavant consacré sa jeunesse à la danse et joué au théâtre des rôles mineurs ; elle s’était faite remarquer en jouant Stella dans Le Cocu magnifique de Crommelynck, ce qui lui permet de jouer Violaine, à Lyon en 1944. Sauvaneix paraît prédestinée à incarner l’héroïne une nouvelle fois : avant même la session lyonnaise de 1944, elle avait déjà joué la scène du miracle à quinze ans chez René Simon, avec Maria Casarès ; elle est aussi été choisie parce qu’elle n’est pas une actrice confirmée, « c’est une artiste docile qui n’est pas vedette et qui a le bon goût de faire passer le théâtre avant le cinéma ; en outre elle a du style », dixit Hébertot (lettre à Claudel du 21 juillet 1947, inédite, BnF). La jeune comédienne (née en 1922) aura néanmoins son mot à dire, elle qui voulut faire de Violaine un être de chair et de sang, car selon elle « on joue toujours L’Annonce comme un texte musical où les spectateurs sont bercés par une litanie, un ronronnement qui nuit à l’action dramatique » (Interview titrée « Paul Claudel trouve enfin la jeune fille poétique de ses rêves », France-Hebdo, 16 mars 1948). Cette nouvelle mise en scène à Paris en 1947 lui donnera de fait son premier grand rôle, celui qui lui ouvrira les portes du théâtre et du cinéma.

De la bibliothèque de Joël Dupont (ex-libris).

29863
Vendu
image_pdf
image_print
Ce site utilise des cookies pour réaliser des statistiques anonymes de visites.
Ce site utilise des cookies pour réaliser des statistiques anonymes de visites.
Le site est en développement et des améliorations sont en cours. Nous nous excusons pour la navigation qui peut ne pas être optimale
Le site est en développement et des améliorations sont en cours. Nous nous excusons pour la navigation qui peut ne pas être optimale