Paris, Minuit, (16 juillet) 1984.
1 vol. de (140 x 190 mm) de 142 p. et [4] f. Broché, non coupé, sous étui-chemise (Elbel).
Édition originale.
Un des 106 premiers exemplaires sur Arches (n° 57).
Prix Goncourt 1984, au troisième tour de scrutin par six voix contre trois à L’Été 36 de Bertrand Poirot-Delpech et une voix à Le Diable en tête de Bernard-Henri Lévy.
Descendre le grand fleuve puissant et lent du Mékong, suivre les méandres de son delta dans la moiteur des rizières, tels sont les périples de Duras encore enfant, voyages qui sont ici autant de décors au roman. En écrivant ce livre, elle remontait à ses sources, à sa jeunesse asiatique, à une histoire dont elle refusera toujours de départager la vérité de la fiction : vers 1930, sur un bac traversant un bras du fleuve, un Chinois richissime aborde une petite Blanche.
Conseiller, comme il arrive à certains, de lire L’Amant à haute voix est le meilleur que l’on puisse faire. La voix-off du film de Jean-Jacques Annaud, ne fait d’ailleurs pas autre chose. On entre ainsi plus avant dans le rythme intime de cette prose unique qui valut à Duras une renommée mondiale.
« Dès les premières lignes du récit, écrit François Nourissier, éclatent l’art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois capable de saisir toutes les nuances, d’aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. »
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