Paris, Gallimard, (15 février) 1974.
1 vol. (140 x 205 mm) de 278 p., [2], 47 planches en noir, [3] et 1 f. Broché.
Édition originale.
Exemplaire poinçonné du service de presse.
Envoi signé : « Pour Maurice Genevoix, avec l’amical souvenir, pour Madame Maurice Genevoix, avec les respectueux hommages d’André Malraux, et pour la charmante petite voisine du dîner de Ludmilla Tcherina ».
C’est en 1973, invité par la veuve du peintre, Jacqueline Picasso, qu’André Malraux se rend à Mougins puis à Vauvenargues choisir des toiles pour une donation à l’État. Cette pérégrination dans l’atelier du défunt peintre, mais aussi dans les couloirs de la toute nouvelle fondation Maeght donnera lieu aux réflexions consignées dans La Tête d’obsidienne, lesquelles prendront part, réduites, dans l’agencement tardif du Miroir des limbes.
« Tout homme qui écrit et qui écrit bien sert la France », a un jour confié le général de Gaulle à André Malraux. Maurice Genevoix aura donc doublement servi son pays, par le corps et par l’esprit. Grièvement blessé dans des combats à Rupt-en-Woëvre près de la colline des Éparges, en 1915, il y perd l’usage de son bras gauche et est réformé à 70 % d’invalidité. Son tout premier récit de guerre, Sous Verdun, publié en 1916, sera partiellement censuré. En 1949, alors élu académicien depuis trois ans, il publie Ceux de 14, qui a fait sa gloire de conteur tragique que n’a sans doute pas renié André Malraux, – l’inoubliable orateur du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, le 19 décembre 1964, que Maurice Genevoix rejoindra 56 ans plus tard, le 11 novembre 2020.
La dédicace de Malraux évoque un dîner chez Ludmilla Tcherina : danseuse, comédienne, peintre et sculpteur, future marraine de l’exposition Félines dédiée à André Malraux en 1981, elle partageait avec ce dernier une passion pour les chats. La « charmante voisine » est probablement la fille du couple Genevoix, Sylvie, qui vient de terminer à Paris ses études de Lettres classiques et qui deviendra par la suite une grande figure de l’édition contemporaine.
Pour l’anecdote, Ludmilla Tcherina est indirectement bien connue des bibliophiles : elle est la fille de Stéphane et d’Avenir Tchemerzine, les auteurs de la célèbre bibliographie des éditions originales de la poésie française du Moyen Âge au XIXe siècle. Elle hérita de ses parents d’une collection importante de livres précieux.
De la bibliothèque de Maurice Genevoix (envoi et ex-libris).