La Tête coupable

Romain Gary

La Tête coupable

(The Guilty Head)

 

[Los Angeles, 1968-1969].
469 p. autographes et 69 p. en dactylographies (carbone ou copie), soit 538 f.

 

Manuscrit autographe, avec quelques feuillets en dactylogrammes, abondamment travaillés et corrigés : 1350 mots ou passages biffés puis corrigés, 2000 biffures, et près de 300 ajouts de mots ou lignes de la main de l’auteur. Cette version en anglais comporte de nombreuses variantes avec la version publiée en français.

Romain Gary écrivit au moins une partie de ce roman directement en anglais ; il ne parut aux États-Unis qu’en 1969, mais les deux versions semblent avoir été menées de conserve, même si la française fut sans doute terminée avant la version américaine.

L’idée de ce livre lui serait venue au cours d’un voyage à Tahiti en septembre 1958. Il met en scène Marc Mathieu, un savant français à l’origine de la bombe H française, qui se cache à Tahiti sous le nom de Cohn en se faisant passer pour un peintre. Il est recherché par tous les services secrets du monde qui veulent s’emparer de lui ou l’éliminer.

La Tête coupable permet à Gary de se livrer à son nouveau jeu préféré, celui des identités cachées. Non seulement Cohn s’appelle en fait Mathieu, mais sa compagne, la belle vahiné Meeva, se révèle être une jeune Allemande nommée Liebchen (« petit amour »), tandis que le prêtre Dominicain Tamil est en fait le représentant des services secrets français. Il n’y a vraiment plus d’innocence sur terre :  dépossédée de son identité, l’île n’est plus le paradis attendu, mais un vaste Disneyland soumis au tourisme international qui l’exploite, jusqu’au mythe de Paul Gauguin, pour attirer les touristes. « Dans une ronde perpétuelle du vrai et du faux, entre une foule de personnages aux spécialités les plus diverses : des escrocs, des matamores, des hypocrites, des fanfarons, des filous, des faussaires, des charlatans, des mystificateurs, des séducteurs, des farceurs, des simulateurs, des usurpateurs, des transfuges, des traîtres, des espions, des agents doubles ou triples, desbarbouzes et toute une gamme de mythomanes sans oublier de discrets plagiaires. […] Partout règne le trompe-l’œil. La plus typique des vahinés se révèle être une Allemande ayant fait des études d’ethnologie à Tübingen. Les Maoris sont désormais d’origine chinoise et parlent avec un accent corse. Quant aux chants des piroguiers, ils ont été composés à l’occasion d’un film. » (Claude Leroy, Éros géographe, Presses univ. du Septentrion, 2010).

Dans sa version française, La Tête coupable est présenté comme le troisième volume du cycle de Frère Océan, commencé par Pour Sganarelle et continué par La Danse de Gengis Cohn. Dans La nuit sera calme, Gary annonce son intention de changer le titre du livre en La Fête coupable, après avoir pensé l’intituler « Les Années lumières », « Le Remords » ou « La maison du jouir » (nom que  Gauguin avait donné à sa maison à Tahiti).

Lectures de Romain Gary, p. 201 et 205.

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