La Rome des Borgia

Guillaume Apollinaire

La Rome des Borgia

Paris, Bibliothèque des curieux, 1913.

1 vol. (145 x 225 mm) de 301 p. et [2] f. Broché.

Édition originale, ornée de 10 illustrations hors texte.

Un des 10 premiers exemplaires sur japon (n° 3).

Notons que l’édition comporte deux tirages : ce premier, portant la date de 1913 et la mention de « dix illustrations hors texte », vraisemblablement tiré à peu d’exemplaires, et un second, daté de 1914, avec la mention de « huit illustrations hors texte » : c’est celui que l’on rencontre fréquemment. Les grands papiers (10 japon et 10 vergé d’Arches) sont tous du premier millésime, avec ces deux illustrations supplémentaires.

L’édition fut composée avec René Dalize, poète d’origine créole né à Paris en 1879 et fondateur avec Apollinaire de la revue Les Soirées de Paris. Les deux poètes explorent les possibilités du mal par la décomposition morale caractéristique d’un pouvoir total – celui du Prince – qui suffit à suggérer l’effroi.

« Le manuscrit de la Rome des Borgia, qui est de l’Histoire romanesque, nous a été remis par la veuve d’un illustre historien […]. Nous y avons joint un certain nombre de documents qui ne peuvent qu’augmenter l’intérêt historique d’un livre qui n’est nullement dirigé contre la religion ni contre ses ministres, mais relate simplement des moeurs très différents des autres », avertit Apollinaire. Et de nous transporter dans la capitale de la Renaissance au temps du règne d’Alexandre VI, à l’époque la plus violente et la plus raffinée de cette période. Ce roman historique, où Sade complète Dumas, évoque sans tout à fait les décrire les turpitudes, crimes et abus d’un univers clos par la puissance, celle des Borgia, de leurs orgies, incestes et de leur usage immodéré du fameux poison qu’ils avaient inventé, la cantarella, associé à l’arsenic. Un catalogue d’abominations qui annonce le théâtre de la cruauté, dont Antonin Artaud situera également un exemple dans l’Italie renaissante.

Dalize, à qui sera dédié Calligrammes, meurt en 1917 « dans l’oubli désolé d’un combat de décembre », par un obus au plateau de Californie, partie orientale du Chemin des Dames qui domine le village de Craonne : « je perds outre un compagnon délicieux mon plus ancien mon meilleur ami. Cela ne se remplace pas et celui-là était d’une qualité unique » (lettre du 21 mai 1917 à Georgette Catelain). Sa rencontre avec Apollinaire date de 1892, au collège catholique Saint-Charles de Monaco. Cette période est évoquée dans le poème « Zone » d’Alcools, et Dalize est également cité dans Le Poète assassiné et dans le poème de « La Colombe poignardée par la paix ».

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