La Retraite sentimentale
Colette

La Retraite sentimentale

Paris, Mercure de France, (10 février) 1907.
1 vol. (120 x 185 mm) de 265 p. et 1 f. Bradel toile bleu ciel, pièce de titre, fleuron doré au dos, date en pied, tête dorée, couvertures conservées.

 

Édition originale.
Un des 29 exemplaires sur hollande (n° 19) – seul papier après 5 exemplaires sur Japon.

« Beaucoup de chefs-d’œuvre de Colette doivent aux lieux qui les inspirèrent. Ainsi Rozven et la Bretagne donnèrent naissance au Blé en herbe, La Treille muscate et la Provence à La Naissance du jour. La Retraite sentimentale est comme illuminée par la beauté et la poésie des Monts-Bouccons, propriété située près de Besançon que Willy avait offerte à Colette en 1901 et que le couple conserva jusqu’en 1905 […]Il vient véritablement clore le cycle des Claudine. Annie, l’héroïne de Claudine s’en va, et Claudine sont réfugiées à Casamène – transposition romanesque des Monts-Bouccons – alors que Renaud, l’un des modèles de Willy, s’éteint peu à peu et meurt à Paris » (notice sur le site des Amis de Colette au sujet de La Retraite sentimentale).

Colette avait épousé Henry Gauthiers-Villars, dit Willy, en 1893, avant de divorcer d’avec son Pygmalion cavalier en 1906 et de publier l’année suivante ce premier roman, plus grave et plus profond que les précédents, signé de son seul nom. Octave Mirbeau en saluera « les trente dernières pages, belles comme L’Ecclésiaste ». Cet opus est le dernier à mettre Claudine en scène et marque la transition entre la première période de Colette et son œuvre future, laissant son héroïne revenir dans sa maison natale de Montigny-en-Fresnois – double romanesque de Saint-Sauveur-en-Puisaye –, entourée de ses bêtes et découvrant, dans ses jardins retrouvés, de nouvelles raisons d’espérer : « Quelle amertume d’abord, – mais quel apaisement ensuite ! – de découvrir, – un jour où le printemps tremble encore de froid, de malaise et d’espoir, – que rien n’a changé, ni l’odeur de la terre, ni le frisson du ruisseau, ni la forme, en boutons de roses, des bourgeons du marronnier… Se pencher, étonnée, sur la petite coupe filigranée des anémones sauvages, vers le tapis innombrable des violettes, – sont-elles mauves, sont-elles bleues ? – caresser du regard la forme inoubliée des montagnes, boire d’un soupir qui hésite le vin piquant d’un nouveau soleil, – revivre ! revivre ! avec un peu de honte, puis avec plus de confiance, retrouver la force, retrouver la présence même de l’absent dans tout ce qu’il y a d’intact, d’inévitable, d’imprévu et de serein dans la marche des heures, dans le décor des saisons… »

Bel exemplaire.

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