Genève, Edwin Engelberts, Éd. de l’Aire, (15 octobre) 1965.
1 vol. (310 x 425 mm) de 140 p. et [2] f. En feuilles.
Édition originale. Illustrée de 30 photographies hors texte.
Tirage unique à 120 exemplaires signés par René Char et Henriette Grindat (n° 76).
La Postérité du soleil est née de l’amitié qui lia après la Libération Albert Camus et René Char.
La correspondance des deux écrivains fait plusieurs fois allusion à ce projet d’un «livre sur le Vaucluse» qui serait la trace fidèle de leur fraternité. Mais le livre ne put paraître du vivant de Camus, bien que le manuscrit en fût prêt au début des années 1950, après que Char y eut apporté son « luttant et respirant » poème d’ouverture. Les fragments poétiques de Camus y accompagnaient des photographies d’Henriette Grindat (1923-1986), artiste suisse venue rencontrer Char à L’Isle-sur-la-Sorgue, dans le but de donner un visage à « cette arrière pays qui est à l’image du nôtre, invisible à autrui » (Char).
L’amitié entre Char et Camus se concrétisa de manière tout à fait originale dans la création de cet ouvrage publié après la mort de Camus. Elle trouve son origine dans l’amour d’une terre, le Luberon à laquelle sont attachés les deux hommes. René Char commente ainsi la genèse de ce livre : « La Postérité du soleil naquit de la rencontre d’une jeune photographe, Henriette Grindat, du plaisir que Camus prenait de plus en plus à parcourir ce pays, et de mon désir […] d’obtenir des images, des portraits, des paysages du Vaucluse qui différeraient des photographies cartes postales […] »
En 1952, trente photos sont choisies et illustrées par Camus à travers des poèmes en prose. Ce beau livre, désormais dans la Pléiade (tome IV), commence par un poème de Char, De moment en moment, et se clôt par l’un des rares textes que le poète ait consacrés à son ami Camus, Naissance et jour levant d’une amitié, qui fut composé chez l’éditeur de l’ouvrage, à Genève, Edwin Engelberts. Il est existe un tiré à part, à 120 exemplaires, sous forme d’une petite plaquette dépliante, elle aussi illustrée d’une photographie de Grindat : un portrait de Camus, pris en Provence en 1955.
Bel exemplaire, dans son coffret éditeur.
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