Paris, Fayard, 2005
1 vol. (130 x 210 mm) de 485 p. et [1] f. Buffle bordeaux, contreplats et gardes de chèvre velours bordeaux, titre doré, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, chemise et étui bordés (reliure signée de Renaud Vernier – Claude Ribal, 2024).
Édition originale.
Un des 179 premiers exemplaires sur Ingres d’Arches (n° LXIX), celui-ci hors commerce.
Houellebecq avait donné de sa personne pour l’écriture de son quatrième roman.
Ce n’est pas peu dire, si l’on considère qu’il fraya avec la secte des raéliens et trinqua avec Claude Vorilhon, alias Raël son grand gourou (grand voyou), qui eut l’idée de s’inventer une rencontre extraterrestre, laquelle le désignait bien entendu prophète… Houellebecq suivra de près les élucubrations savamment orchestrées depuis Genève de cette entreprise d’utilité privée. Le personnage de La Possibilité d’une île, Daniel, et ses clones, Daniel25, Daniel26 sont tout droit sortis de la holding raëlienne, laquelle prétendait avoir réussi le premier clonage humain…
« D’où vient que l’on finit par se convaincre que Houellebecq a réussi son voyage au bout de l’humanité ? Simplement parce qu’il est un romancier. Un formidable romancier même, noir et désespéré. Non pas, comme Daniel 1 le dit de lui-même, ‘une espèce de Zarathoustra des classes moyennes’, mais plutôt un conteur d’his- toires doublé d’un éclaireur hyperréaliste de la société d’aujourd’hui et du monde de demain, convaincu que tout ce que la science permet, y compris le moins souhaitable pour l’homme, sera réalisé. » (Franck Nouchi, Le Monde, 1er sept. 2005)
Un régal et un beau champ d’investigations pour Houellebecq, sacré « prêtre honoraire » par Raël lui-même, comme Michel Onfray qui l’apprit par voie de presse et répliqua n’avoir rien demandé à cette « tribu de demeurés ».