S.l.n.d. [Paris, École nationale des Beaux-Arts, mai 1968].
1 affiche sérigraphiée (575 x 430).
Célèbre affiche liée aux événements de mai 68.
Les plus célèbres ont été fabriquées à l’École des Beaux-Arts de Paris. Monté de bric et de broc, l’atelier de sérigraphie, qui entre en fonctionnement le 15 mai, en produira plusieurs centaines. Les thèmes et les slogans sont discutés lors d’assemblées fiévreuses réunissant étudiants et artistes au sein même de l’École des beaux-arts avec ses étudiants qui poursuivent leurs appels à la résistance. Le 27 juin, elle sera évacuée par les forces de l’ordre.
Ces affiches figurent parmi les plus célèbres et illustrent le monopole de l’ORTF et le contrôle de la parole par le pouvoir, malgré l’apparition des radios périphériques. « Le monopole de l’ORTF faisait que les émetteurs de ces radios se situaient à l’étranger, à l’exception de Radio Monte-Carlo dont le capital était possédé à 80 % par l’État. […] Lorsque les journalistes faisaient en direct la description d’un mouvement de rue, cela amenait très rapidement du monde sur les lieux et une petite manifestation pouvait vite devenir énorme. C’est pourquoi le pouvoir appelait Europe n° 1 « Radio Émeute ». Pour pouvoir couvrir l’événement en direct, les radios avaient besoin de fréquences d’ondes courtes, qui leur ont été très vite confisquées sous le prétexte officiel que la police en avait besoin pour la communication entre les cars des forces de l’ordre. Les journalistes en étaient réduits à monter chez les particuliers et à emprunter leur téléphone pour faire malgré tout du direct ».
L’ORTF, pour autant, verra une partie de ses journalistes se mettre en grève ; plus d’une centaine d’entre eux seront licenciés à l’issue du conflit.
Excellent état et très bon encrage.
Wlassikoff, Mai 68, l’Affiche en héritage, p. 38 ; Gasquet, 500 Affiches de Mai 68, p. 124 ; collection Storch (Artcurial, 2018, n° 15 et 42).
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