La Plaisanterie

Milan Kundera

La Plaisanterie

Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », (27 septembre) 1968. 
1 vol. (150 x 215 mm) de 344 p. et [2] f. Broché, non coupé. 

Édition originale de la traduction française par Marcel Aymonin. Préface de Louis Aragon. 

Un des 37 premiers exemplaires sur vélin pur fil (n° 9) – seul papier. 

L’un des romans les plus célèbres de Kundera, et l’un de ceux qui expriment le mieux sa désillusion concernant le Parti communiste, dont il fut lui-même exclu. 

Ce n’est certes pas la moindre de ses affinités avec son héros : un jeune homme désabusé, victime d’une mauvaise plaisanterie qui change brutalement le cours de son existence, sans qu’il puisse y remédier. L’histoire est celle de Ludwik Jahn, étudiant et activiste communiste, séparé de sa petite amie par un séminaire organisé par le Parti, qui envoie à sa belle une carte postale écrite sous le coup de la colère, contenant ces simples mots : « L’optimisme est l’opium du genre humain ! L’esprit sain pue la connerie. Vive Trotski ! ». Alertés, les membres du Parti ne goûtent pas ce que Ludwik présente comme une « plaisanterie », et l’excluent. Renvoyé de l’Université, il se retrouve ensuite enrôlé de force dans l’armée. 

« Mon roman fut couvert d’éloges mais lu d’une façon unilatéralement politique. La faute en incombait aux circonstances historiques du moment (le roman a paru deux mois après l’invasion [des troupes soviétiques à Prague]), à la préface d’Aragon (qui n’a parlé que de politique), [au] prière d’insérer, à la traduction (qui ne pouvait qu’éclipser l’aspect artistique du roman), et aussi à la transformation de la critique littéraire occidentale en commentaire journalistique hâtif, assujetti à la dictature de l’actualité » (« Note de l’auteur » dans la réédition de La Plaisanterie, Gallimard, coll. « Folio », p. 461). 

Achevée le 5 décembre 1965, La Plaisanterie ne sera publiée qu’au printemps 1967 à Prague et introduite en France un an plus tard, grâce à Antonin Liehm, un intellectuel tchèque qui  apporte clandestinement une copie dactylographiée à Aragon. « Sans [elle], La Plaisanterie n’aurait jamais vu le jour en France et mon destin aurait pris un chemin tout à fait différent (et bien moins heureux, sûrement). Au moment où mon nom était gommé des lettres tchèques », ajoute-t-il, cette parution « a lancé mon roman dans le monde entier […]. Liehm s’adressa donc à Aragon, lequel le recommanda à Claude Gallimard avec toute son autorité et promit de donner une préface […]. Le comité de lecture de Gallimard refuse dans un premier temps la publication du roman et c’est sur l’intervention directe d’Aragon et de Claude Gallimard que le feu vert est finalement donné ». 

Bel exemplaire de ce titre important et rare. 

Petites piqûres marginales en couverture. 

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