La Patrie en danger

Edmond et Jules de Goncourt

La Patrie en danger

Paris, Dentu, [1873].
1 vol. (155 x 235 mm) de 1 f., [faux-titre], [titre], 139 p. et 1 f. Broché.

Édition originale.
Un des 10 premiers exemplaires sur Hollande.

Envoi signé : « à Raffaëlli, Edmond de Goncourt ».

C’est le 27 décembre 1860, ainsi que le rapporte leur Journal, que les frères Goncourt évoquent leur future « pièce de la Révolution », primitivement intitulée « Blanche de la Rochedragon ». Après un refus au Théâtre-Français en 1868, elle est enfin publiée en 1873, sous le titre définitif de La Patrie en danger (une « vraie » marquise de la Rochedragon avait en effet protesté), qui reçoit les éloges d’un Maupassant dont la lecture en 1879 lui « a donné un désir intense de voir cette oeuvre sur la scène ».

Rare exemplaire en tirage de tête, et de bonne provenance :

Christian Galantaris a recensé, dans Les Goncourt dédicateurs, onze exemplaires de La Patrie en danger avec envoi, dont cet exemplaire Raffaëlli : ce dernier est alors le seul dédicacé qui soit imprimé sur hollande, malgré d’autres dédicataires prestigieux comme George Sand, Charles Asselineau, Victor Hugo, Charles Monselet ou Jules Claretie.

Cette particularité montre toute l’estime que Goncourt portait à Raffaëlli.

Nous avons, depuis Christian Galantaris (1993), pu croiser d’autres exemplaires dédica­cés : Alphonse Daudet, Poulet-Malassis et Ernest Renan.
Plus un seul autre, enfin sur hollande, celui envoyé à Paul de Saint-Victor.

Cet exemplaire et celui de Raffaëlli sont donc, à ce jour, les deux seuls sur hollande avec envoi.

Jean-François Raffaëlli était apprécié des naturalistes. Il illustra pour eux un important recueil, Les Types de Paris (et des textes de Zola, Huysmans, Goncourt, Maupassant) et, en 1889 pour les Goncourt, Germinie Lacerteux, avec dix eaux-fortes originales, en trois exemplaires seulement : une sorte de « manuscrit enluminé » avant l’heure, commandé par le bibliophile Paul Gallimard, dont le souvenir prendra place dans le Journal des Goncourt : « Vendredi 21 juin [1889]. – Déjeuner à Asnières, chez Raffaëlli, avec le ménage Gallimard, à l’effet d’ordonner et de régler l’illustration de l’édition de Germinie Lacerteux (…). Le logis de Raffaëlli, une petite maison bourgeoise de banlieue, sans rien de la bibeloterie ou de la faïencerie ordinaire des ateliers, mais où est posé sur un chevalet, ou accroché, çà et là, aux murs pour la vue, dans un cadre joliment doré, un paysage d’Asnières ou de Jersey, le plus souvent peint aux crayons de couleur à l’huile de Faber, un paysage qui a l’air d’un pastel fixé. Dans ce monde des bibliophiles, dans ce monde de domestiques du vieil imprimé, c’est vraiment un révolutionnaire que ce Gallimard, qui va dépenser 5 000 francs, pour se donner, à l’instar d’un fermier général, pour se donner à lui seul, une édition de luxe moderne… ».

Provenance : Jean-François Raffaëlli (envoi) ; Pierre Bérès (cat. 17, 1937, n° 130) ; Daniel Sicklès (vente XII, 1992, n° 4816).

Défauts au dos, quelques plis en couverture.

✒️ Vicaire, III, 1055 ; Oberlé, 529 ; Galantaris, Les Goncourt dédicateurs, n° 343.

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