La Mort propagande

Hervé Guibert

La Mort propagande

Paris, Éditions Régine Deforges, (18 janvier) 1977.
1 vol. (135 x 210 mm) de 137 p. et [1] f. Broché, sous couverture illustrée.

Édition originale dont il n’a pas été tiré de grand papier.

Envoi signé : « Pour Régine, sans qui ce livre n’aurait pas été écrit et ne serait pas. Merci. Je vous aime tant qu’il m’est impossible de dire pourquoi ni comment… J’entrelace l’index et le majeur et je touche du bois avec vous. J’aimerais tant que ce livre “marche”, pour moi mais aussi beaucoup pour vous, et pour que nous puissions faire d’autres livres ensemble… Hervé ».

 

Paris, mars 1967. Après avoir ouvert plusieurs librairies, tant à Paris qu’en province, Régine Deforges décide de lancer sa propre maison d’édition, L’Or du temps, en hommage à André Breton (lequel disait : « Je cherche l’or du temps » ; c’est cette épitaphe qui figure sur sa tombe). Voyant qu’on publiait peu de livres érotiques, elle décide de s’y lancer, aidé par Jean-Jacques Pauvert, qui est aussi son amant, alors qu’il est marié. Deforges devient, comme femme, la première éditrice française.

 

Elle a écrit à Aragon pour éditer Le Con d’Irène, qu’on lui attribuait. Ce dernier n’a jamais répondu et, comme le livre n’avait toujours pas d’auteur officiel, Régine Deforges décide de le faire paraître, en 1968, sous le titre Irène. « Cet acte d’autocensure, le seul que je n’aie jamais fait, n’a pas empêché la saisie du livre, le 22 mars 1968 » : quarante-huit heures après sa mise en vente. Régine Deforges est condamnée pour outrage aux bonnes mœurs et temporairement privée de ses droits civiques. Et ce n’est qu’un début : l’édition des Trois Filles de leur mère de Pierre Louÿs et celle de Lourdes, Lentes d’André Hardellet l’entraîneront à leur tour dans la moins érotique des chambres : la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Régine Deforges.

 

La maison d’édition rentre alors en sommeil, pour être réactivée à la fin des années soixante-dix. C’est à ce moment-là qu’a lieu la rencontre avec un jeune garçon de 17 ans, Hervé Guibert : « Il était beau comme un dieu, Satan personnifié. Et personne n’aurait osé publie son livre. Puis des gens comme Michel Foucault, Roland Barthes sont tombés dessus comme la vérole sur le bas clergé. Ils l’ont aimé pour de mauvaises raisons : parce qu’un petit jeune très mignon parlait de cul homosexuel. Hervé a été dupe, pas longtemps. Son livre était prémonitoire, c’est l’annonce du sida (…) De tous les livres que j’avais édités, c’était le plus dangereux, le plus choquant et le plus actuel. Un livre redoutable, très dérangeant », avoue-t-elle dans L’Enfant du 15 août, ses mémoires où elle solde ses comptes en 2013, un an avant sa disparition.

 

Jean-Jacques Pauvert en sera le premier lecteur, avant que Régine Deforges n’en soit la première éditrice.

 

Merveilleux exemplaire de la plus parfaite provenance.

 Il est accompagné d’un polaroïd original, sans doute pris par Régine Deforges, de son jeune protégé.

 C’est sans doute l’une des plus anciennes connues – il ne nous a pas été possible de trouver d’iconographie où Guibert apparaisse plus jeune.

 

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