La Lutte avec l’ange

André Malraux

La Lutte avec l’ange

[Yverdon], Éditions du Haut-Pays, (5 mars) 1943
1 vol. (145 x 240 mm) de 240 p. et [2] f. Maroquin bordeaux, dos à nerfs orné de caissons à froid, titre doré, tranches dorées sur témoins, quadruple filet d’encadrement sur les plats, doublures et gardes de velours gris, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de P.-L. Martin).

 

Édition originale.
Un des 5 premiers exemplaires sur hollande (n° IV).

 

Seul grand texte de Malraux sur la Résistance, La Lutte avec l’ange paraît en pré-originale fin 1942 à New York, avant quelques extraits publiés en janvier 1943 à Genève dans La Semaine littéraire. Son tirage en grand papier est des plus restreints : 5 hollandes, 5 Auvergne, 20 vergés chiffon.

Ils sont suivis de 1436 exemplaires sur vergé bouffant, qui constituent le tirage courant.

 

D’André Malraux, la recherche a longtemps vécu avec l’impression qu’il n’existait pas de textes de Malraux sur la Résistance, contrairement aux ouvrages qu’il avait consacrés à la guerre d’Espagne ou à l’anticolonialisme (à savoir L’espoir en 1937 et Les Conquérants en 1928). Résistant, il l’a été. Et même si la fiction se mêle à la réalité, puisque son nom au sein de la brigade Alsace-Lorraine, colonel Berger, emprunte au Vincent Berger de La Lutte avec l’Ange.

 

C’est pendant son séjour dans les Alpes maritimes où il s’était réfugié après son évasion (il était prisonnier depuis août 1940, à Sens), que Malraux achève la rédaction du texte, premier d’une série qui devait en comporter trois. Il donne immédiatement son texte à imprimer en Suisse, avec une particularité d’impression qu’il impose à Maurice Blanc, l’éditeur lausannois des éditions du Haut-Pays : la partie centrale du roman (intitulée Les Noyers de l’Altenburg) est donnée en noir, le prologue et l’épilogue sont rendus en bistre et italique. Ces deux parties rapportent les souvenirs d’un narrateur, situé dans le camp français, qui relate les aventures de son père, agent secret de l’Allemagne puis officier allemand.

 

L’achevé d’imprimer est daté du 5 mars 1943 et le tirage compte 1465 exemplaires, tous numérotés. Guère diffusé en France, il obtient toutefois un compte rendu aussi anonyme que favorable dans Les Lettres françaises, journal clandestin du Comité national des Écrivains. À l’autre bord, le livre a au moins un lecteur célèbre, Drieu la Rochelle, qui dans une carte postale adressée à l’auteur le juge « très germanophile » et dit aimer son style « ample » et « souple ».

 

25 ans plus tard, dans les Antimémoires, Malraux reviendra sur La Lutte avec l’ange, en insistant sur le caractère biographique, et partiellement autobiographique, de ce dernier roman. Les éditions Gallimard en donneront une version française en 1948, sous le seul titre Les Noyers de l’Altenburg, avec une « note » inédite de l’auteur.

 

Magnifique exemplaire de tête, parfaitement établi par Pierre-Lucien Martin.

 

Des bibliothèques Marcel de Merre (Sotheby’s, 2007, n° 379) et Bernard Loliée (Sotheby’s, 2014, n° 143).

 

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