Paris, Gallimard, (17 décembre) 1957. 
1 vol. (145 x 210 mm) de 313 p. et [1] f. Broché, non coupé. 

Tirage spécial post-Goncourt, hors commerce, réservé aux membres de l’Académie, l’auteur, et l’éditeur. 

Un des 15 exemplaires sur vélin de Hollande (marqué o), seul papier. 

En observant les habitants d’une région du sud de l’Italie, Roger Vailland analyse les différentes classes qui composent sa société, où les querelles intestines et les rivalités sont au centre du récit. Le roman va l’emporter au second tour de scrutin, par 6 voix contre 4 à Michel Butor, avec La Modification. Licencié de philosophie, Vailland, l’un des fondateurs de la revue Le Grand Jeu, participa au mouvement surréaliste et fut journaliste. Sous l’Occupation, résistant, il fut un spécialiste du sabotage et particulièrement du déraillement. C’est à cette époque que, coupé de son réseau, il commença d’écrire Drôle de jeu, qui lui valut le prix Interallié en 1945. 

« Alcoolique et intoxiqué par l’usage des stupéfiants, il est, en privé, peu favorablement représenté », écrivaient les Renseignements généraux dans une note du 29 juillet 1952. Nul doute que l’intéressé eût été flatté de ce portrait. Mais si la police le surveillait, listant méticuleusement ses fréquentations communistes, plus grand monde, il faut bien l’avouer, ne s’intéresse à lui aujourd’hui. C’est à Moscou même qu’il prit connaissance du rapport Khrouchtchev en 1956, révélant les crimes de Staline : son univers intérieur s’effondre. « J’ai pleuré le jour de la mort de Staline. Et j’ai de nouveau pleuré sur le chemin de Moscou […] quand j’ai dû le tuer une seconde fois, après avoir lu le récit de ses crimes », note-t-il dans son journal le 5 juin 1956. 

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