Alger, Éditions de la revue Fontaine, (10 décembre) 1940.
1 vol. (160 x 230 mm). Broché.
Édition originale.
Tirage unique à 300 exemplaires.
Exemplaire enrichi d’un portrait photographique original de l’auteur, en tirage d’époque.
C’est le quatrième titre de la collection «Analecta» et le dernier livre que Daumal publia de son vivant : l’auteur y parle d’une guerre intérieure, jugeant celle donnée par les armes comme un simple moyen de sauver son petit confort. La « guerre sainte » de Daumal est celle que doit mener l’homme contre ce qui, en lui-même, est ennemi de la densité et de la liberté de son âme, pour trouver la « paix du coeur ». Un texte profond, mystérieux, et grave : « Voyez la jolie paix qu’on me propose. Fermer les yeux pour ne pas voir le crime. S’agiter du matin au soir pour ne pas voir la mort toujours béante. Se croire victorieux avant d’avoir lutté. Paix de mensonge ! S’accommoder de ses lâchetés, puisque tout le monde s’en accommode. Paix de vaincus ! Un peu de crasse, un peu d’ivrognerie, un peu de blasphème, sous des mots d’esprit, un peu de mascarade, dont on fait vertu, un peu de paresse et de rêverie, et même beaucoup si l’on est artiste, un peu de tout cela, avec, autour, toute une boutique de confiserie de belles paroles, voilà la paix qu’on me propose. Paix de vendus ! Et pour sauvegarder cette paix honteuse, on ferait tout, on ferait la guerre à son semblable. Car il existe une vieille et sûre recette pour conserver toujours la paix en soi : c’est d’accuser toujours les autres. Paix de trahison ! »
Précieux exemplaire de l’éditeur, Max-Pol Fouchet (ex-libris MPF à la mine de plomb au premier feuillet) : il est enrichi d’une photographie originale de René Daumal, en tirage d’époque.
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