Monte Carlo, Pastorelly, (novembre) 1957, (avril) 1958 et (juin) 1960.
3 vol. (120 x 185 mm) de 298, 306 et 434 p. Brochés.
Édition originale.
Envois signés au 2 premiers tomes : « à Maurice Genevoix, de tout cœur, Marcel Pagnol 1957 » ; « à Maurice Genevoix, de tout cœur, garde le pour lire dans le train, affectueusement, Marcel ».
Pagnol précéda son aîné à l’Académie française, puisqu’il avait été immortalisé à quarante-sept ans seulement, le 4 avril 1946. Sa réception, le 27 mars 1947, par Jérôme Tharaud, est filmée, ce qui constituait une première dans l’histoire de l’Académie française. Genevoix, élu en octobre 1946, sera reçu six mois après Pagnol, le 13 novembre 1947.
Leurs élections à l’Académie française mettent en lumière leur statut comme figures littéraires respectées et leur influence dans les Lettres françaises.
Le « journal d’enfance » de Pagnol naîtra dix ans plus tard, lorsqu’un magazine féminin lui demande une nouvelle pour son numéro de Noël 1957. Pagnol écrit alors l’histoire des quatre châteaux, un récit qui éveille en lui l’envie d’en raconter plus. « Ce n’est qu’un témoignage sur une époque disparue, et une petite chanson de piété filiale, qui passera peut-être aujourd’hui pour une grande nouveauté ». Ce fut le cas, tant il fut salué par le public, et par la critique : « Ce qui me plaît dans La Gloire de mon père, comme dans le chef-d’oeuvre de Daudet, c’est le naturel qui en fait un livre pour tout le monde et accordera tous les lecteurs de bonne foi (…) Derrière le portrait vivant il y a l’enfance et ses jeux, ses illusions et ses cruautés innocentes, ses plaisantes curiosités, des scènes excellentes comme celle de la fabrication des cartouches et du mariage de l’oncle Joseph, et toute la nature de la Provence, ses sources cachées, ses verdures et ses véhémentes senteurs » (Emile Henriot, in Le Monde, 5 février 1958).
Dans le volume suivant, Le Château de ma mère, Marcel Pagnol rendra hommage à Augustine, sa « chère maman, la seule qui ne blasphémait pas [s]es chères collines ». C’est aussi une ode à l’amitié avec Lili des Bellons, le petit paysan rencontré au cours de la matinée de chasse qui ouvre le livre ; c’est lui qui apprend à Marcel à poser les pièges à oiseaux et qui lui transmet le secret des sources. Une ode à la beauté intacte de la nature qui inspirait tant et Pagnol, et Genevoix, l’un en Provence, l’autre en Val-de-Loire.
Dos légèrement creusés et gauchis, sinon bon exemplaire, d’excellente provenance.
Mention de mille aux couvertures, mais bons achevés d’imprimer.