La Coupe fêlée
Joseph Kessel

La Coupe fêlée

Paris, Éditions Lemarget, coll. « Les Deux Masques », (5 juillet) 1929. 
1 vol. (130 x 195 mm) de 105 p. et 3 f. Broché, non coupé. 

 

Édition originale.
Un des 30 premiers exemplaires sur Japon Impérial
(n° XIX).

Quand il ne bourlingue pas, Joseph Kessel n’en a pas moins une inextinguible soif d’aventures et un insatiable désir d’être hors-du-commun. C’est à Pigalle qu’il peut les assouvir. Là, il partage ses nuits, tapageuses mais littérairement fructueuses, entre « le Caveau caucasien », son cabaret tzigane préféré, tenu et fréquenté par l’émigration russe de Paris, et « Chez Nine », restaurant du « milieu » où se côtoient truands, avocats et hommes politiques. Dans ces deux établissements, il ne compte que des amis, héros déclassés, qui lui content leurs histoires tragiques ou dramatiques. Jef tire la Coupe fêlée de l’extraordinaire parcours de la Davidova, voix de cuivre et d’airain, qui la conduisit de la gloire moscovite à la médiocrité parisienne, de ses noces avec un obscur comte général richissime, retrouvé chauffeur de taxi, à la gestion d’une petite pension pour émigrés sans avenir. Quant à un Drôle de Noël, ce sont les confidences bouleversantes et bouleversées d’un truand au grand coeur, le Gros Albert, alias Albert Aflalo. 

« À cette époque, je passais mes nuits avec les Russes de Montmartre… Au milieu d’un peuple artificiel dopé par l’alcool, la lumière, la fatigue et le malheur, j’oubliais jusqu’à mon existence… » Plus qu’un retour sur ses souvenirs russes, c’est aussi l’occasion pour Joseph Kessel de revenir sur les horreurs du bolchévisme triomphant, à travers l’histoire touchante de Vera Petrovna, chanteuse de bar tzigane dont la vie fut brisée par l’arrestation arbitraire de son mari, mort en prison. Cette « coupe fêlée », symbole d’une communauté exilée trouvant dans le monde de la nuit et de la musique les nourritures nécessaires à la survie de « l’âme russe », est également un émouvant hommage au monde de la chanson de cabaret ; Kessel, passionné de musique, d’ambiance de sous-sols de piano-bars, est le compagnon de Germaine Sablon, dont il s’est de toute évidence largement inspiré pour le personnage de Vera. 

Avant d’être publiées en volumes, ces nouvelles alimentèrent la dernière aventure éditoriale de Kessel : Détective, un hebdo policier, le premier du genre, qu’il vient de créer avec la complicité de Maître Maurice Garçon et les fonds de Gaston Gallimard. 

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