La Chute

[Jack Kerouac], Albert Camus

La Chute

Paris, Gallimard, (novembre) 1960. 

 

1 vol. (120 x 185 mm) de 172 p. et [2] f. Broché. 

L’exemplaire personnel de Jack Kerouac.

Avec le tampon officiel de ces archives de la succession Kerouac : « Property of the Estate of Jack Kerouac, John Sampas, Executor the Estate of Jack Kerouac », enrichi du timbre à sec « Jack Kerouac Estate ».

C’est probablement au cours de son seul voyage en France que Kerouac acquiert et rapporte cet exemplaire de La Chute. Gallimard avait pour habitude de lui envoyer les éditions françaises de ses exemplaires, mais rarement d’autres ouvrages dans cette langue, hormis ceux qui pouvaient lui avoir été directement adressés par des écrivains français (comme c’est le cas du Delteil, que nous présentons également). 

Au début de ces années 1960, si une dernière destination hante bien l’écrivain, c’est la Bretagne, la France, ses racines. Kerouac s’en préoccupe de plus en plus, déclamant dans « Big Sur », face au Pacifique, que « Mon nom est Le Bris de Keroac, je vais enfoncer mes dents saines d’anglo-saxon dans la chair pitoyable des poissons, je ferais mieux de me souvenir que les poissons parlent breton. » Il sera donc temps pour lui, enfin, de traverser l’Atlantique. C’est chose faite en 1965, dans un voyage aussi mémorable que désastreux, qu’il relatera en partie dans Satori à Paris : « Arrivé à Paris, Kerouac passe chez l’éditeur qui a traduit Sur la route en 1960 : Gallimard. Sa dégaine n’inspire pas confiance. Les dames de la maison n’auraient pas cru qu’il s’agissait bien de lui. À la Bibliothèque nationale, ce sont les employés à la communication des livres qui lui disent que l’Histoire généalogique de plusieurs maisons illustres de Bretagne qu’il demandait avait disparu des rayons. Ils veulent se débarrasser d’un client suspect » (Jean Lebrun, Kerouac, au bout de la route, la Bretagne, Le Vif de l’histoire, France Inter, mars 2022). Il se rend ensuite à Brest, non sans avoir égaré sa valise à Orly puis raté le vol d’Air Inter, direction donc la librairie de la Cité via la gare Montparnasse jusqu’à au 57 rue de Siam, non loin de la rade, tenue par un certain Pierre Le Bris de Kerouac. Kerouac pense se rapprocher d’un cousin. Les deux hommes faisant connaissance, finissent par convenir hélas qu’ils ne sont pas parents… 

Jack Kerouac regagne alors son domicile, dans le sud des États-Unis. Il vivra les derniers mois de sa vie dans un modeste bungalow au 5169 10th Avenue North, à St. Petersburg, en Floride, en compagnie de sa mère Gabrielle-Ange, avec qui il aura conversé toute sa vie en français – et de sa troisième femme, Stella. Il meurt ruiné, méprisé par les critiques et plombé par des années d’alcoolisme et de fuite en avant. Sa mère lui survivra quatre ans ; sa femme, vingt et un ans. À sa mort, c’est son frère, John Sampas, qui devient l’exécuteur testamentaire des archives et des biens de la famille Kerouac. 

Adolescent, Kerouac avait découvert la lecture des romans et fréquente assidûment la bibliothèque municipale de Lowell, où il dévore les grands auteurs américains, mais aussi français : il y lit, dans le texte et en version originale, Proust, Balzac, Rimbaud, puis Verlaine, Genet, Cendrars, Camus et Céline, son écrivain favori. C’est dans l’imprimerie de son père qu’il apprend à taper à la machine et qu’il y acquiert une redoutable dextérité de frappe dont s’extasieront ses amis. 

L’exemplaire porte le tampon officiel des archives de la succession Kerouac : 

« Property of the Estate of Jack Kerouac, John Sampas, Executor the Estate of Jack Kerouac »

enrichi du timbre à sec « Jack Kerouac Estate ». 

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