La Boîte à pêche
Maurice Genevoix

La Boîte à pêche

Paris, Grasset, (18 octobre) 1926
1 vol. (125 x 185 mm) de 272 p. et [2] f. Broché sous emboîtage (Devauchelle).

 

Édition originale.
Couverture illustrée d’un bois gravé de Pierre Lissac.

Un des 11 premiers exemplaires sur chine.

Un an après Raboliot (Goncourt 1925), de la maison de son père à Châteauneuf-sur-Loire où il est revenu vivre après 1919, Maurice Genevoix se tourne vers le fleuve de son enfance. Il avait déjà donné, quatre plus tôt, un merveilleux Rémi des Rauches, qui mettait déjà en scène avec bonheur la Loire par la grâce d’un tonnelier, offrant au lecteur de magnifiques descriptions qui sont autant d’invitations au voyage. Le fleuve était même le dédicataire de son roman, c’est dire.

La Boîte à pêche est, de prime abord, une évocation quasi ethnographique des diverses formes de pêche et du plaisir qu’elles procurent : un roman « du terroir », que le milieu intellectuel parisien a taxé de « régionaliste » avec ses oeillères habituelles. Pour sa part, Genevoix le justifie par la nécessité de conjurer le souvenir de la barbarie de la Grande Guerre, toujours vive, ainsi qu’il l’exprime dans son avant-propos, en hommage au maître à pêcher, Najard, et aux camarades de collège et de pêche, Bailleul et Jeanneret :

« Najard maintenant est mort, d’avoir eu trois fils à la guerre. Jeanneret le compagnon d’enfance a été tué, médecin, devant Vauquois, une nuit qu’entre les lignes il s’avançait au secours des blessés. Bailleul, blessé de guerre, a revu bien souvent les yeux de Jeanneret, les yeux verts où pendant l’étude il aimait retrouver la transparence de la Loire estivale. Lui-même a bien failli mourir ; en certaines heures, il doute qu’il est vivant. Avec une ferveur timide, il lui arrive parfois de revoir la boîte de Najard, et d’oser l’entrouvrir encore, de ses doigts qui tremblent un peu : des doigts gourds et blessants, de pauvres doigts infirmes. Comment toucherait-il à ces choses, sans les flétrir, sans les tuer davantage ? Que Najard et Jeanneret lui pardonnent. Mais son enfance, pourra-t-elle pardonner ? ».

Grâce au succès de ces trois romans, tous empreints d’un vocabulaire d’une exceptionnelle richesse où l’odeur la plus ténue, la couleur la plus fine et le bruit le plus léger sont immédiatement palpables, Genevoix pourra acquérir en 1927 la maison « Les Vernelles », à Saint-Denis-de-l’hôtel, d’où, depuis un bureau aménagé face à la Loire, il rédigera nombre de ses autres livres.

Précieux exemplaire de tête, qui provient de la bibliothèque de l’auteur, aux « Vernelles », avec ex-libris.

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