Jules et Jim – Deux Anglaises et le continent
Henri-Pierre Roché

Jules et Jim – Deux Anglaises et le continent

Paris, Gallimard, (mars) 1953 et (avril) 1956.
2 vol. (125 x 190 mm) de 252 p. et 1 f. ; 306 p. et 1 f. Reliures souples en veau naturel blanc estampé d’une plaque originale à l’eau forte figurant chacune un décor, gardes de chèvre velours, titres à la chinoise à la feuille d’or blanc, tranches dorées sur témoins à l’or blanc, chemises et étui (reliures signées de Louise Bescond – titrages Claude Ribal, 2020).

 

Édition originale.
Un des 55 et 25 premiers exemplaires sur pur fil (n° 50 et n° 10).


Remarquable diptyque de Louise Bescond
: deux décors inspirés des deux oeuvres. Cet ensemble avait été présenté sous le n° 32 de l’exposition Louise Bescond, Reliures 2017-2020, à la Librairie Métamorphoses (Paris, mai 2020, préface de Fabienne le Bars).

 

Jules et Jim est la célèbre histoire d’un amour à trois : Jules, un poète juif allemand séjournant à Paris avant la première guerre mondiale, rencontre Jim, poète français qui devient son inséparable ami. Ils font de concert quelques conquêtes féminines, jusqu’à ce que Jules épouse Kathe, allemande elle aussi, en visite culturelle en France… Monument fondateur du polyamour, il est largement autobiographique : Jim, c’est Roché, ou presque ; et Jules et Kathe sont directement inspirés du couple formé par l’écrivain autrichien Franz Hessel et par Helen Grund – les parents de Stéphane Hessel.

Mais l’histoire remonte aussi à un peu plus loin : Henri-Pierre Roché fut un bourreau des coeurs, peintre, écrivain et marchand d’art qui rencontre en 1916 Marcel Duchamp. À Paris, Roché se faisait le mécène des femmes artistes qu’il séduit, fréquente le Montmartre du Bateau-Lavoir avant d’être missioné aux États-Unis par le Haut-commissariat de la République française chargé d’encourager l’entrée en guerre des USA. C’est là qu’a lieu la rencontre avec Marcel Duchamp, alors la coqueluche des élites à New York. Duchamp vient de rencontrer Beatrice Wood, le 27 septembre 1916, pour laquelle il éprouve, tout de suite, un fort penchant et qui devient sa maîtresse… ce qui ne l’empêche pas de la présenter à Roché qui devient aussi son amant. Cet étrange trio franco-américain, Roché s’en souviendra vraisemblablement aussi au moment de rédiger son roman, comme beaucoup d’autres histoires de sa prime jeunesse où, pendant ses études à Paris, entre 1898 et 1900, « Hachepé », comme l’appelle Duchamp, mène « une double vie au cours de laquelle il enterre sa vie de garçon avec une rouerie systématique en abusant d’annonces matrimoniales […] et diverses manipulations sentimentales qui resteront une constante de sa vie […]. L’expérience est assez déstabilisante pour qu’en mars sa mère l’envoie quelques semaines en cure hydrothérapeutique à l’institut Sonnenberg de Carspach en Alsace ».

Ces deux romans sont intimement liés à François Truffaut, puisqu’il les adaptera tous les deux : « premier roman d’un vieillard de soixante-quatorze ans, [Jules et Jim] a déterminé ma vocation de cinéaste. […] J’ai eu le coup de foudre pour ce livre », avoue Truffaut, lorsqu’il fait tourner Oskar Werner, Henri Serre et Jeanne Moreau. Avant de découvrir Les Deux Anglaises et le Continent, adapté en 1971, qu’il considéra comme son chef-d’œuvre cinématographique.

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