L’Oncle Henri, ou le goût du malheur
Marcel Jouhandeau

L’Oncle Henri, ou le goût du malheur

Paris, Gallimard, (4 novembre) 1943. 2 vol. (115 x 185 mm) de 123 p. et [2] f. Bradel maroquin bleu de P.L. Martin, 1960 et bradel maroquin rouge (Devauchelle), à l’identique, sous étui bicolore.

Éditions originales.
Exemplaires sur châtaignier.

Envoi signé sur chacun des volumes.

« Pour P.L. Martin avec mes sentiments les meilleurs, Marcel Jouhandeau. »

« Pour Paul Bonet avec mes sentiments les meilleurs, Marcel Jouhandeau, 7 juillet 1959 »

Guéret a encore honte de son fils indigne, Marcel Jouhandeau. La petite ville de la Creuse éprouve une rancune non dissimulée à l’égard de ce romancier acide qui caricatura à outrance Guéret ou, comme il la nomme dans ses écrits (La Jeunesse de Théophile, Les Pincengrain, Tite-le-Long), Chaminadour-la-Bienheureuse. Sa ville natale ne fait donc guère d’effort pour célébrer la mémoire du romancier, antisémite à ses mauvaises heures, mais dont le peu d’affection qu’il garda pour sa ville se retrouvent dans le portrait de l’oncle Henri. Les descriptions de ses lieux de vie tiennent de l’épopée et de l’exactitude réaliste, poussant la description de la misère matérielle et morale à des limites difficiles à atteindre dans un style aussi épuré : « … en fait de lit deux tréteaux, une planche et une paillasse sur laquelle gisait sans drap un homme nu dans une couverture brune (…) pas un ornement, pas un objet, pas une image où le regard pût s’accrocher comme à une bouée d’espoir ou qui rappelât une minute de bonheur : non, rien que le néant, le vide. Pour tout meuble une chaise de bois et une table boîteuse dont le tiroir avait disparu ; un peu de charcuterie et de pain y traînait à même le papier, reste du repas du soir, et un litre de vin rouge entamé ; de verre point. À deux pas de moi une caisse entrouverte où s’entassaient pêle-mêle quelques nippes. Jamais je n’avais de plus près constaté la misère, jamais je n’avais surpris au monde un homme à ce point abandonné de la Terre et du Ciel et même de lui-même (…) ».

Beaux exemplaires : réunions de ceux offerts aux deux praticiens les plus habiles de leur temps, Pierre-Lucien Martin et Paul Bonet.

De la bibliothèques Jean-Charles Lissarague (avec ex-libris).

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