Paris, Orange Export Ltd, (juillet) 1977.
1 vol. (165 x 260 mm) non paginé. Broché, sous chemise et étui.
Édition originale.
Un des 100 premiers exemplaires sur vélin d’Arches (n° 49).
En 1977, l’année où Pascal Quignard commence les Petits Traités, textes fragmentaires, rebelles et d’une bien étrange érudition, il donne auparavant un mince livre qu’il englobera plus tard dans la catégorie des « exercices d’arpège les plus saugrenus », fruits de son entraînement dans « les mouvements underground de l’après-68 » (Quignard, cité par V. Landel, « Le passé recomposé », Magazine littéraire n° 233) : Hiems, qu’il fait paraître aux éditions Orange Export Ltd., fondées quelques années auparavant par Emmanuel Hocquard et Raquel Levy.
Vingt-cinq ans avant Les Ombres errantes, Quignard aborde ici, et déjà, un « livre d’hiver », puisque « l’hiver est le temps qui suit le solstice (le temps qui suit le solstice en latin se dit hiems ; d’où, d’ailleurs, l’adjectif hiémal, qui signifie de l’hiver) », où les mots – ici en l’occurrence ceux du latin – font figures et donne image, celle du « morceau de brume » de l’haleine gelée, ce bout d’air visible flottant devant la bouche qui s’ouvre pour parler.
« Quignard fait déjà pour le latin ce qu’il fera de façon systématique pour l’anglais dans L’Occupation américaine : il multiplie les passages dans la langue originale et les traduit aussitôt avec une volontaire gaucherie, s’en tenant à ce mot à mot rugueux à partir duquel il est d’usage d’élaborer une traduction en bon français lorsqu’on se livre à l’exercice scolaire de la version » (Catherine Soulier, «Sarx, Hiems», in revue Anabases, décembre 2010, p. 220-225).
Le premier livre de Pascal Quignard.
Légère insolation en marge supérieure des couvertures.
20051