La Guerre des mondes
Herbert George Wells

La Guerre des mondes

Bruxelles, Vandamme et Co., (10 mai) 1906.
1 vol. (280 x 320 mm) de 234 p., [6] f. et 32 hors-texte. Reliure à plats rapportés en polycarbonate, décor sur les quatre plats, doubles gardes de papier japon noir, couvertures conservées, emboîtage à décor en polycarbonate (reliure signée Edgar Claes 30 avril 2017).

 

Édition originale de la traduction française par Henry-D. Davray et première édition illustrée, par Alvim Corrêa.

Tirage unique à 500 exemplaires numérotés, celui-ci exemplaire de passe (non justifié et non signé).

32 dessins à pleine page imprimés sur papier gommé crème et 101 gravures in-texte.

C’est la toute première édition à être illustrée, huit ans après la première publication. L’édition originale anglaise, parue en 1898, ne comportait pas d’illustrations. Il est à noter néanmoins que la pré-originale (dans le mensuel Pearson’s Magazine, en 1897) fut illustrée de quelques dessins par Warwick Goble, dont Wells fut déçu – principale­ment pour la manière dont l’artiste représenta les martiens.

Superbe édition illustrée par l’artiste brésilien Alvim Corrêa.

Né dans une famille aristocratique, Alvim Corrêa quitte Rio de Janeiro pour s’installer à Lisbonne avec sa famille, puis à Paris. En 1894, il commence ses études artistiques avec Jean Baptiste Edouard Detaille (1848-1912), célèbre peintre de thèmes militaires, et fréquente, l’année suivante, l’atelier de Jean Jacques Brunet. Épris de Blanche Fernande Barbant – la fille du graveur Charles Barbant –il se marie avec elle, contre la volonté de sa famille, laquelle lui coupe les vivres. N’importe, il part s’installer avec sa femme à Bruxelles, où il ouvre un atelier. Pour joindre les deux bouts, Corrêa doit faire dans la décoration murale, le dessin publicitaire, la caricature et les dessins érotiques, qu’il signe sous le pseudonyme de Henry Lemort.

C’est à Bruxelles qu’il découvre, en 1903, le roman de Wells et décide de traverser la Manche pour lui rendre visite et lui proposer de l’illustrer. Après quelques croquis d’essais, Wells n’hésite pas : c’est d’accord. Il faudra à l’artiste un peu plus de deux ans pour réaliser les 137 illustrations de l’ouvrage, qu’il vient présenter à Londres en 1905. Wells est ébloui : « Alvim Corrêa a plus fait pour mon travail avec son pinceau que moi avec ma plume. » C’est une totale réussite ; dans ses illustrations, Corrêa réussit à restituer l’étrange débarquement et la peur croissante, avec des trépieds martiens caricaturaux qui surplombent des paysages réalistes. Collant au plus près du texte de Wells, il joue sur des tons contrastés, très ombrés, avec peu de personnages ; imaginant une invasion de Martiens agressifs, aux têtes démesurées et tentaculaires supportées par d’immenses tripodes de métal, qui réduisent en cendres la campagne anglaise au rayon ardent et pompent le sang humain. Pour rendre Londres vidée de toute vie, il représente des bâtiments avec des yeux ronds à la place des fenêtres. Un visionnaire, tant les films modernes copieront ce modèle pour plusieurs adaptations mettant en scène les créatures de l’espace – au premier rang celles de Steven Spielberg, dont on murmure qu’il est l’acquéreur anonyme des planches originales, mises aux enchères à Dallas en 2015, pour 500 000 $.

La présente édition offre la traduction donnée par Henry-Durand Davray, l’ami de longue date de Wells, parue en pré-originale dans le Mercure de France (du n° 120 de décembre 1899 au n° 123 de mars 1900) et, à sa suite, en volume aux éditions du même nom.

Chef-d’œuvre de l’illustration et chef-d’œuvre de science-fiction.

Remarquable reliure du frère Croisier Edgard Claes, qui a composé, au sein de son atelier au creux du monastère de Denderleeuw, une œuvre remarquable, raffinée et rayonnante : un contrepoint multicolore aux illustrations de Corrêa et à l’agressivité des envahisseurs, rendus ici bien plus sympathiques après leur traitement au polycarbonate et à l’aérographe du maître !

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