Germinie Lacerteux

Edmond et Jules de Goncourt

Germinie Lacerteux

[Paris, Paul Boyer, 1903].
1 album oblong (455 x 345 mm)

Exceptionnel album de 12 tirages originaux en noir, par Paul Boyer, contrecollés sur papier japon et montés sur onglet.

L’exemplaire offert entre les deux actrices principales, Réjane et Daynes-Grassot. 

Envoi signé : « à ma bonne amie B. Grassot, sa camarade de Germinie, son amie de toujours, Réjane, 1904 »

Cinq des photographies sont légendées et signées par Réjane, qui reprend les vers de la scène jouée.

Cet album dut faire ressurgir bien des souvenirs à sa destinataire, frère d’arme de Réjane, qui sera de la troupe réunie autour de la grande actrice lorqu’elle créera deux ans après cet envoi, son propre théâtre.

Cette pièce des frères Goncourt fut montée en 1888 par la grande Réjane : le 23 décembre 1888, jour de la première représentation publique, l’accueil du public est contrasté, mais la critique est cinglante, qui va servir bientôt le Sénat qui demande la suppression de la pièce et blâme les censeurs d’avoir accepté qu’elle fût jouée. Le 5 février 1889, la pièce est définitivement interdite. Au soir de la première, et c’est peut-être là l’une de leur consolation – un des spectateurs viendra saluer la troupe et féliciter tout particulièrement Réjane : Marcel Proust (Réjane servit de modèle au personnage de la Berma ; Proust occupa, à l’invitation de Réjane, un appartement dans sa maison de la rue Laurent- Pichat, de mai à octobre 1919, où il reçut les premières épreuves du Côté de Guermantes).

Seize ans plus tard, au Vaudeville, la pièce est reprise, toujours avec Réjane et Daynes-Grassot. La critique, cette fois, est unanime, moins pour la pièce que pour ses actrices : « rien que pour Mme Réjane il valait la peine de remonter Germinie Lacerteux pour quinze jours ; et rien que pour Mme Daynes-Grassot, il était opportun de la représenter pour deux semaines : il faut que les amateurs de théâtre aient vu Mme Grassot et Mme Réjane, voilà tout ce que je veux dire» ; « remplacera-t-on jamais au Vaudeville cette artiste incomparable [Réjane], cette sincère, cette vibrante, cette amoureuse, cette impulsive ? (…) Et Mme Daynes-Grassot ! Comme elle mérita la triple ovation qui la rappela; qui la salua, qui l’associa au triomphe de sa camarade de combat ! » (René Mazeroy, Gil Blas, décembre 1903).

Paul Boyer immortalise ici le moment, avec ce témoignage unique de l’une des représentations.

Réjane rachètera l’année suivante le Nouveau- Théâtre de Lugné-Poë, qu’elle rebaptise théâtre Réjane après de grands travaux. Elle y donnera entre autres la première française de L’Oiseau bleu de Maurice Maeterlinck en 1911 et y reprendra le rôle fétiche qui lui avait apporté la gloire : Madame Sans-Gêne.

Une photographie de Paul Boyer a immortalisé la présence du Tout-Paris à cette représentation, qui fut également saluée par Octave Mirbeau dans une plaquette collective, intitulée A Réjane.

Très bel ensemble.

Jointes :

* trois coupures de presse de l’époque, saluant la reprise de la pièce et le jeu des deux actrices ;

* une brochure d’hommage avec texte sur calque imprimé pour les 88 ans de Daynes-Grassot, qui remonte une dernière fois sur les planches pour son rôle de Mme de Trévillac dans La Belle aventure.

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