The Danse of Gengis Cohn

Romain Gary

The Danse of Gengis Cohn

New York, The World Publishing Company, 1968.

1 vol. (140 x 210 mm) de 244 et [2] p ; 2 f. Cartonnage éditeur, jaquette.

 

Édition originale de la traduction américaine.

Envoi signé: “ To Dick Goodwin/the iron-made, and/steel-nerved, his friend/Romain/New York/1968 ”.

 

Richard Naradof Goodwin, en 1958, travaille comme conseiller spécial pour la sous-commission de contrôle législatif de la Chambre américaine des représentants : celle qui s’occupa d’une enquête sur le jeu télévisé Twenty One, que l’on soupçonnait truqué. Après un premier non-lieu Goodwin, en solo, relança l’enquête qui aboutit aux aveux de trucage de l’émission. Un énorme scandale s’en suivit. L’autobiographie de Goodwin, 30 ans plus tard, servira de base au scénario du film Quiz Show que réalisera Robert Redford en 1994, avec John Turturro, Ralph Fiennes et Rob Morrow dans le rôle de « Dick » Goodwin.

 

Sa ténacité et son action furent remarquées par le sénateur John Kennedy, qui l’intègre dans son équipe au Sénat puis, une fois élu 35ᵉ président des États-Unis, le détache aux affaires spéciales du Département d’État, spécifiquement en charge de l’Amérique latine et du sud. Il fut un conseiller rapproché du président sur ce sujet et l’un des plus fins connaisseurs de Che Guevara, qu’il rencontra en 1961. Il devient par la suite l’une des plumes du président, puis de son successeur, Lyndon Jonhson, de 1963 à 1965. Il quitte la fonction publique en 1965 pour y retourne brièvement en 1968, toujours pour rédiger des discours pour trois candidats présidentiels : Robert F. Kennedy, Eugene McCarthy (éliminé à la Convention du parti démocrate) et Edmund Muskie (futur Vice-président). Mais après l’assassinat de Robert Kennedy, le 5 juin 1968, Goodwin décide de se retirer, trop affecté pour poursuivre. Il se retire définitivement de la politique. Signalons que Romain Gary avait rencontré, 15 jours avant son assassinat, le sénateur Kennedy. C’est sûrement pendant cette campagne que l’écrivain lui fait parvenir ce volume, hommage appuyé à sa ténacité, « iron-made and steel-nerved ».

 

La Danse de Gengis Cohn forme le deuxième tome de la trilogie « Frère Océan » (après Pour Sganarelle et avant La Tête coupable) ; la seule adaptation du film sera américaine, en 1983. On y retrouve Robert Lindsayn, Diana Rigg et la toute première apparition d’un jeune acteur britannique, Daniel Craig. Gary aborde ici pour la première fois la Shoah, sur un ton burlesque, ridiculisant l’officier Schatz, un S.S. hanté par l’esprit du juif Gengis Cohn dont il avait commandé l’exécution. « L’humour a été pour moi, tout au long du chemin, un fraternel compagnonnage : je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l’adversité. » Le comique cache ici une expérience douloureuse qui devait le faire se sentir « plus jamais le même », qu’il confiera peu après : « Au cours d’un voyage à Varsovie, j’ai visité le musée de l’insurrection. Je savais tout sur le meurtre des six millions de Juifs […]. Mais si je parlais souvent de mes origines juives, au fond je ne me sentais pas juif, malgré mon attachement à la mémoire de ma mère. Or, devant la section du musée consacrée à la révolte du Ghetto, je me suis soudain écroulé et suis resté évanoui vingt minutes. Je ne m’étais peut-être pas rendu compte du poids qu’avait eu pour moi, dans cette ville où j’avais été élevé, cette immense, cette massive absence : celle des Juifs. À ce moment, je me suis senti plus que juif. » (entretien avec Jelenski, Livres de France, mars 1967).

 

Précieuse et intéressante provenance.

 

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