Frère Océan [Trilogie]

Romain Gary

Frère Océan [Trilogie]

Paris, Gallimard, (27 septembre) 1965, (11 mai) 1967 et (25 mars) 1968.
3 vol. (145 x 210 mm) de 476, 276 et 297 p. Brochés, non coupés, sous chemises et étui.

 

Éditions originales.
Un des 27 et 23 premiers exemplaires sur vélin de Hollande (n° 22, n°13).

Rare réunion en grands papiers de la trilogie de Frère Océan, dont le titre générique est apparu à Gary lors de la rédaction du premier volume, Pour Sganarelle : « je tiens peut-être là un titre. Les Couleurs du jour, Les Racines du ciel, La Promesse de l’aube, Le Mangeur d’étoilesFrère Océan. C’est dans la ligne. Et pourtant, je n’ai jamais eu à les chercher, ces titres, il n’y a jamais eu de choix, d’alternative : ils disaient simplement mon nom, ce que je suis […] Frère Océan. Je tiens là peut-être mon déclencheur. Il me faut trouver le roman, la seule chose qui compte. Tout le reste est littérature. »

Le tome premier est un essai polémique, où est attaqué le Nouveau Roman rebaptisé « roman individualiste totalitaire », Gary se réclamant « uniquement de ce qui m’inspire et m’attache si profondément à la vie : une histoire d’amour. Valet du roman, je suis un Sganarelle aux gages du chef-d’œuvre, gages que je ne toucherai probablement jamais. » À ce qu’il tient pour une « préface à un roman en cours d’élaboration, Frère Océan », il ajoutera La Danse de Gengis Cohn et La Tête coupable. Gary y aborde pour la première fois la Shoah : « L’humour a été pour moi, tout au long du chemin, un fraternel compagnonnage : je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l’adversité. » Le comique cache ici une expérience douloureuse qui devait le faire se sentir « plus jamais le même » : « Au cours d’un voyage à Varsovie, j’ai visité le musée de l’insurrection. Je savais tout sur le meurtre des six millions de Juifs […]. Mais si je parlais souvent de mes origines juives, au fond je ne me sentais pas juif, malgré mon attachement à la mémoire de ma mère. Or, devant la section du musée consacrée à la révolte du Ghetto, je me suis soudain écroulé et suis resté évanoui vingt minutes. Je ne m’étais peut-être pas rendu compte du poids qu’avait eu pour moi, dans cette ville où j’avais été élevé, cette immense, cette massive absence : celle des Juifs. À ce moment, je me suis senti plus que juif. » (entretien avec Jelenski, Livres de France, mars 1967).

La critique fut sévère. À contre-courant, Gary resta imperturbable : « La critique en France, je vais vous dire, ne juge jamais un livre, mais une personnalité. Et il se trouve que la mienne les agace depuis longtemps. On m’a toujours fait la gueule à Paris. »

Exemplaires parfaits.                                                                                                        

30085

8 500 
Ce site utilise des cookies pour réaliser des statistiques anonymes de visites.
Ce site utilise des cookies pour réaliser des statistiques anonymes de visites.
Le site est en développement et des améliorations sont en cours. Nous nous excusons pour la navigation qui peut ne pas être optimale
Le site est en développement et des améliorations sont en cours. Nous nous excusons pour la navigation qui peut ne pas être optimale
This site is registered on wpml.org as a development site.