Mark Twain
Henry-Gauthier Villars

Mark Twain

Paris, Gauthier-Villars, 1884.
1 vol. (135 x 220 mm) de 111 p. Demi-chagrin vert, titre doré en long, couvertures et dos (muet) conservés (reliure postérieure).

 

Édition originale imprimée sur vergé, à petit nombre.
Envoi signé : « à Monsieur Ollendorf, hommage de l’auteur, H. Gauthier-Villars ».

Henri Gauthier-Villars est le fils aîné de Jean-Albert Gauthier-Villars, propriétaire d’une maison d’édition scientifique en pleine expansion. Son père, son oncle, son frère cadet et son beau-frère sont polytechniciens.

Alors qu’il termine son droit, sa passion de la littérature anglo-saxonne le pousse à s’intéresser à Mark Twain, dont seulement quelques contes avaient parus depuis 1872 dans La Revue des Deux Mondes. Il décide de lui consacrer une monographie, qu’il présente d’abord sous la forme d’une communication lue à la société littéraire Conférence Olivaint, une société d’étudiants catholiques très influente. Appréciée, il décide de l’éditer à ses frais, tout en l’augmentant considérablement, sur les presses de l’entreprise familiale sise au 55 quai des Grands-Augustins.

C’est le premier livre consacré à Mark Twain : « le portrait qu’il donne du romancier américain et l’analyse de son humour permettent de comprendre ce qui l’a écarté des parnassiens, des symbolistes, des décadents, mais aussi des naturalistes comme Zola. » (Madeleine Lazard, Colette, p. 41). La publication lui ouvre la porte des revues, dans lesquelles il va alors grandement intervenir. En 1888, Jean-Albert Gauthier-Villars s’associe à ses deux fils : la maison d’édition revient à Henri ; l’imprimerie à son frère Albert. À l’abri du besoin, il mène une vie mondaine, faite d’écriture et de critique musical ; son premier livre signé Willy est L’Année fantaisiste (1891) ; il épousera Colette en 1893 à Châtillon-sur-Loing. Elle a vingt ans, lui trente-quatre ; le couple s’installera à Paris, quai des Grands-Augustins, au-dessus de la maison d’édition familiale à vocation scientifique.

Très bel exemplaire de belle provenance : celui de son concurrent, l’éditeur Ollendorff, chez qui sont publiés les écrits de son ami Alphonse Allais. C’est chez lui qu’il donnera, à partir de 1900, la série des Claudine que Colette lui rédige et accepte de laisser publier sous le nom de son mari, qui exploite ce succès de librairie jusqu’à la corde. « Claudine devient, grâce à Willy, le personnage le plus populaire de ce début de siècle. Cet engouement trouve des répercussions dans les activités commerciales les plus inattendues : chapeaux, cigarettes, parfums… alors que les glaces et les gâteaux Claudine apparaissent aux étals de la pâtisserie La Boétie. De succès en succès, Claudine devient une manne pour ses auteurs. Mais Willy est toujours à court d’argent – la fréquentation des tapis verts coûte cher -. Il vend les droits des quatre Claudine en pleine propriété à leur éditeur Ollendorff. On imagine la colère de Colette qui accuse son mari de l’avoir dépouillée. Colette ne pardonne pas à Willy d’avoir dilapidé sa fortune. C’en est fini du couple vainqueur qui quelques années plus tôt paradait à cheval au Bois de Boulogne. » (Carmen Boustani, Willy : le bonheur de l’imposture, Presses universitaires de Rennes, 2011).

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