Le Poète assassiné
Guillaume Apollinaire

Le Poète assassiné

Paris, Bibliothèque des Curieux, 1916.
1 vol. (120 x 190 mm) de 316 p. et 1 f. Broché, sous chemise et étui signé (A. Devauchelle).

 

Édition originale.
Exemplaire enrichi d’un billet autographe (encre sur papier, 145 x 100 mm) comportant des notes de travail inédites.

Sous un titre et une couverture prémonitoires, Apollinaire publiait à l’automne 1916 un recueil de contes conçu avant la guerre. Des écrits initiaux, il en retrancha cinq et en ajouta un nouveau qui inspira et le titre, et le dessin de couverture de Leonetto Cappiello, « Le cas du brigadier masqué ou Le Poète assassiné ». Lorsque paraît le recueil, le poète est encore convalescent, après avoir été grièvement blessé à la tempe par un éclat d’obus. Fragilisé par plusieurs trépanations, rendu à la vie civile et décoré de la Croix de guerre, il renoue avec la vie artistique et littéraire : c’est son ami André Rouveyre qui croque le portrait du « sous-lieutenant Guillaume Apollinaire » que l’on retrouve au frontispice.

Très bel exemplaire admirablement conservé : il est accompagné d’un intéressant fragment autographe qui contient, au verso, des notes relatives au Poète assassiné. La première concerne « La Chasse à l’aigle » (le 13e conte), dont le sujet – le fils de Napoléon – troublera Apollinaire toute sa vie durant – ; il imagine à ce moment d’autres titres pour ce texte, comme « L’Homme au masque en bec », « Fils de l’Aiglon » ou encore « Convocation de Vienne ». Suivent des notes, sans doute des projets d’autres contes ou nouvelles : « celui qui va tous les soirs chercher une étrangère à la gare du nord » ; « le nouveau Christ rabbin remontre le Rhin – la muraille rentre » ; « La tirade – idée à trouver » ; « prostituée : la mère et ses deux fils dans le même lit et ne s’en aperçoivent pas » ainsi qu’un dessin abstrait et le fragment d’un autre.

Au verso, on trouve dix lignes d’un texte qui renvoie plutôt à la période de L’Hérésiarque et dont c’est ici la version princeps, « Le Nom du diamant » demeurée à l’état de projet et intitulée in fine « Un vol à l’Elysée ». Analysée par Jean-Louis Cornille dans son Apollinaire et Cie ce conte met en scène l’aventure du baron d’Ormesan, personnage que l’on retrouve dans L’Hérésiarque. La version embryonnaire consignée ici par Apollinaire en constitue le synopsis, différente de la version finale (cf. Pléiade, OEuvres en prose), mais on y retrouve le fil : un diamant célèbre, un dîner chez l’ambassadrice, un président invité et qui avale par mégarde le dit diamant, un enquêteur qui le retrouve dans les fèces présidentielles, avant d’être félicité et décoré pour sa perspicacité !

L’exemplaire provient de la bibliothèque de Marcel Adema, biographe et bibliographe de Guillaume Apollinaire ; il fut notamment en charge de l’édition des OEuvres complètes dans La Pléiade et de l’album Apollinaire consacré au poète.

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