Paris, Presses de la Cité, (15 octobre) 1948.
1 vol. (140 x 220 mm) de 516 p., [1] et 1 f. Basane marron, filet à froid sur les plats, contreplats à encadrement avec listel de maroquin havane, gardes de soie moirée, dos à faux nerfs ornés de filets à froid, filets dorés sur les coupes, couvertures et dos conservés (reliure de l’époque).
Édition originale.
Un des 200 premiers exemplaires sur Alfama (n° 2).
À peine achevé la première version, en février 1941, l’auteur envoyait comme à son habitude le tapuscrit à son ami et juge André Gide ; ce dernier se montrera plus réservé qu’à l’égard des Inconnus dans la maison, qu’il considérait comme le chef-d’oeuvre de Simenon. En août 1942, Gide reçoit la version définitive qu’il juge meilleure mais regrette cette sorte de « laisser-aller à soi même » qui fait l’esprit de Pedigree. L’ouvrage ne sera pas publié, la guerre n’arrangeant rien. Mais Simenon n’avait-il pas besoin d’un exutoire ? « Lorsque j’ai écrit Pedigree, dira-t-il, j’avais une autre raison de l’écrire et j’avais surtout une raison de pousser un soupir de soulagement lorsque je l’ai terminé. Je me suis dit : j’en ai fini avec tous ces gens-là ! À présent que je les ai mis en chair et en os dans un livre, ils ne m’encombreront plus et je vais pouvoir écrire sur de nouveaux personnages. »
Précieux exemplaire provenant de la bibliothèque Sven Nielsen.
C’est à la Libération que Simenon rencontre le jeune éditeur. Séduit, il accepte de lui préfacer le premier livre qu’il publie, Traqué, de l’auteur norvégien Arthur Omre. Le début d’une très longue collaboration – et d’une amitié – sans nuages, Simenon cédant en 1947 aux Presses de la Cité l’ensemble des droits d’exploitation littéraires de son oeuvre, au détriment de Gallimard qui, malgré les ponts d’or offerts par Gaston Gallimard, n’arriva pas à le retenir. Jusqu’en 1981, les Presses de la Cité publieront 141 livres inédits de Simenon, pour un tirage moyen – et colossal – de 300 000 exemplaires toutes éditions confondues.
Grisay, p. 105 ; Menguy, 142, p. 90.