Paris, Plon, (30 août) 1970 et (6 février) 1971.
2 vol. (130 x 200 mm) de 314 et 223 p. Cartonnage éditeur.
Édition originale.
Envoi signé : « Pour M. Claude Nielsen, en témoignage de mes meilleurs et bien cordiaux souhaits. 27.10.70, C. de Gaulle ».
Exemplaire offert par Charles de Gaulle à son éditeur, Claude Nielsen, Président-directeur-général des Presses de la Cité auxquelles appartiennent la maison Plon.
En 1954, lorsque de Gaulle achève le premier tome de ses Mémoires de guerre, c’est vers l’éditeur Plon qu’il se tourne : il n’a jamais oublié qu’il fut l’éditeur de ses premiers livres. Il restera fidèle à la maison, même lorsque celle-ci change de main et reprises par Sven Nielsen, créateur d’un empire avec les Presses de la Cité, dont il donne la direction à son fils au milieu des années 60.
« Le dialogue s’engagea entre Marcel Jullian, président-directeur général de Plon, lequel avait choisi, pour le Général, le meilleur correcteur de la maison, en tout cas le plus sévère. Il n’était pas question de changer un mot du texte du Général, mais M. Petit ne manqua pas de réagir devant la ponctuation toute personnelle de l’auteur. Il se permit de supprimer des virgules là où elles ne lui paraissaient pas nécessaires. Le Général les rétablit toutes. À Marcel Jullian, il expliqua : “Si vous supprimez ces virgules, vous ne trouvez plus de Gaulle.” ». (Alain Decaux, Charles de Gaulle, séance solennelle du 18 octobre 1990 à l’Académie française).
Le premier volume des Mémoires d’espoir s’intitule : Le Renouveau, 1958-1962. Quand la mort le terrassa, il n’avait pas achevé la composition du second volume et l’on publia le manuscrit tel qu’il l’avait laissé, pour paraître au printemps 1971. Le succès est immense.
Les premier volumes du tome 1 arrivent à la Boisserie en octobre : « Pour son ultime ouvrage, de Gaulle consacra des séances de dédicace épuisantes, à la Boisserie. Il allait rencontrer un considérable succès. Le Général en signa près cinq cents exemplaires […]. La librairie Plon a annoncé qu’après un premier tirage de deux cent cinquante mille exemplaires, diffusés à partir de mercredi matin, elle avait dû vendredi entamer le tirage de cent mille exemplaires supplémentaires de cet ouvrage. Parmi les destinataires des dix-sept exemplaires portant la mention « imprimé spécialement pour… » et une dédicace de l’auteur, figuraient, outre Mme de Gaulle et ses enfants, Mme Eisenhower, en souvenir de son mari, le fils du chancelier Adenauer, le pape, la reine d’Angleterre, MM. Khrouchtchev et Macmillan, ainsi que les trois anciens premiers ministres du général. Pour sa part, M. Georges Pompidou avait reçu l’exemplaire qui lui était destiné dès mardi, peu avant son départ pour l’U.R.S.S. […]. Les Mémoires du général étaient attendus avec un mélange d’impatience et d’appréhension, car ils traitent d’événements sur lesquels les passions et les préjugés restent forts. Mais le général de Gaulle prouve, une fois de plus, qu’il sait donner une perspective historique au passé récent. » (Le Monde, 12 octobre 1970).
Le général de Gaulle décède quelques jours plus tard, le 9 novembre 1970.