Vienne, [Association commerciale de Basse-Autriche], 1890.
1 vol. (175 x 250 mm) de XIV, 135 p. et 1 f. Maroquin bordeaux, premier plat orné d’un décor floral entouré d’un large encadrement de roulette et filets dorés, jeux de filets aux angles, filets d’encadrement à froid au dernier plat, contreplats et gardes de soie orangé, dos à nerfs orné de filets et pointillés dorés rehaussé de poinçons aux entre-nerfs, tranches dorées, sous emboîtage (reliure signée au premier plat, Julius Franke, Wien).
Édition originale de la traduction allemande par Franz Bujatti.
L’exemplaire de Rondot accompagné de la lettre de présent de l’éditeur, datée de « Vienne le 5 mai 1890 », signée et adressée à « Natalis Rondot – Château de Chamblon [Suisse vaudoise] ».
Cyr-François-Natalis Rondot, né le 23 mars 1821 à Saint-Quentin et mort le 26 août 1900 (à 79 ans) à Lyon, est un économiste et un historien de l’art français, numismate, chargé de plusieurs missions officielles à l’étranger, attaché à l’ambassade de Chine. Il contribue activement au développement de l’industrie de la soie à Lyon dans les années 1850 et inaugure le musée d’Art et d’Industrie de Lyon, ancêtre du musée des Tissus et des Arts décoratifs, en 1864.
Après avoir mis un terme à sa carrière d’industriel en 1869, il se consacre aux études concernant l’art et les artistes. Il a rédigé un nombre considérable d’ouvrages, d’articles et de notices. Son Art de la soie est publié, en deux volumes, entre 1885 et 1887 et connaît un succès retentissant.
Cette première traduction de son ouvrage paraît à Vienne, en 1890 : cet exemplaire est celui offert à l’auteur par son éditeur, le président de l’Association des commerçants de Basse-Autriche, qui regroupe alors la partie centrale de l’Autriche autour de la capitale viennoise ; c’est la région la plus développée et la plus riche de l’Empire Austro-Hongrois.
À cette époque Vienne est une place réputée pour la fabrication et le commerce de la soie : plusieurs grandes maisons sont les fournisseurs de la Cour pour les robes des dames, en soie ou en cachemire. La culture des mûriers avait commencé dès le XVIIIe siècle, d’abord en Hongrie et sur les bords du Danube. La sériciculture se développa grâce aux encouragements de Marie-Thérèse et de Joseph II, grands adaptes de la soie.
Précieuse reliure de Julius Franke (1839-1894), relieur viennois installé au centre de la ville. Son atelier obtiendra le titre prestigieux de « K.K. Hofbuchbinder » – « relieur de la cour royale et impériale ».