Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1687.
1 vol. (180 x 250 mm) de [1] et 61 p. Maroquin rouge, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, date en pied, filets sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées (reliure signée de Rivière & Son).
Édition originale.
Sommet de l’art oratoire, les oraisons funèbres de l’Évêque de Meaux, prédicateur favori du siècle de Louis XIV, constituent le chef-d’oeuvre du classicisme. Bien qu’il ne goûtait pas le genre, l’estimant « peu utile », son renom littéraire reposa presque exclusivement jusqu’à la fin du XVIIIe siècle sur eux, dont celui, fameux, écrit pour Louis de Bourbon, Prince de Condé, « fort belle et de la main de maître », jugeait Madame de Sévigné, qui écrira à son cousin Bussy-Rabutin que « Monsieur de Meaux s’étoit surpassé lui-même, et que jamais on n’a fait valoir ni mis en oeuvre si noblement une si belle matière » (lettre du 10 mars 1687).
Le texte rappelle en outre la vanité des choses, la mort frappant même le plus valeureux chef de guerre de son temps : « à la fois dramatisé et simplifié, le récit de bataille devient alors pour l’auditeur ou le lecteur l’expression la plus juste d’un éloge dont la réception est toujours fragile […]. Le récit de la bataille de Rocroi présente une ‘coïncidence de la causalité divine et de la causalité humaine’ caractéristique des ‘actions bonnes’ » (Sophie Hache, « Le style de l’histoire dans l’Oraison funèbre de Condé de Bossuet », Dix-septième siècle, vol. 245, n° 4, 2009).
Le Petit, p. 414 : « Voilà incontestablement l’un des plus admirables morceaux oratoires de Bossuet » ; Tchemerzine, I, 858 – Rochebilière, n° 226.
Belle exemplaire en reliure anglaise, particulièrement grand de marge (l’exemplaire Rochebilière mesure 239 mm de haut).
De la bibliothèque Joël Dupont (ex-libris).