Vents
Saint-John Perse

Vents

Paris, Gallimard, (1er octobre) 1946.
1 vol. (255 x 315 mm) de [110 p.]. Reliure souple à la Vernier, veau naturel estampé d’un camaïeu de gris et noir rehaussé à l’or blanc, gardes chèvre velours gris perle, titre à l’or blanc au premier plat, couvertures et dos conservés, chemise et étui (reliure signée de Louise Bescond – Claude Ribal, 2024).

 

Édition originale.
Un des 15 premiers exemplaires sur chine, celui-ci hors commerce, justifié et signé par Gaston Gallimard.

Vents constitue la seconde période de la production américaine d’Alexis Léger alias Saint-John Perse. Après les quatre poèmes du cycle d’Exil qui ont marqué de 1941 à 1944 son retour à la création, le grand poème de Vents représente son « ancrage » outre-Atlantique. Grâce à son ami américain Archibald McLeish, Alexis Léger obtient un poste de conseiller littéraire à la Bibliothèque du Congrès dont Leish est alors l’administrateur. C’est pour lui le temps de renouer avec une production poétique qui voit le jour en cette année de victoire alliée. 1945 marque le début de la rédaction de ce grand poème épique.

La composition Vents est intimement liée à Seven Hundred Acre Island, une île au paysage sauvage située sur les côtes du Maine, dans la presqu’île de Penobscot, qu’il côtoie depuis 1942 ; le vent, la mer, l’écume. C’est là-bas que sera achevé le poème ébauché depuis quelques mois, imprégné d’autres paysages américains marquants que Perse avait découvert au printemps et dont le poème gardera trace : l’Arizona, le Texas et le Colorado, où les pratiques chamaniques des Indiens Navahos marquent durablement son esprit.

Une lettre, adressée à son amie Katherine Biddle le 20 septembre 1942, alors qu’il découvre cette île du Maine, témoigne déjà de ce que le futur recueil devra au lieu magique de Seven Hundred Acre Island : « Chère Katherine, voici bientôt un mois que je m’abandonne seul à l’enchantement de cette île sauvage et pourtant privée, où l’affectueuse sollicitude d’une vieille amie de France, Béatrice Chanler, a pu me faire aménager les possibilités d’une véritable retraite. […] Je n’aurais pas osé rêver d’un isolement pareil à celui de cette île – accru il est vrai du fait de la guerre : fermeture des villas dans toutes les îles du voisinage, désarmement des yachts, enrôlement des pêcheurs, rationnement de l’essence, interdiction de naviguer après certaines heures, etc. Quelle récompense que le mystère recouvré de cette île, maintenant close sur elle-même comme une âme forte et silencieuse et sûre d’elle-même, et dont l’intimité m’est chaque jour une révélation nouvelle. Je mène ici une large vie physique, de défricheur de pistes, de bûcheron, de pilleur d’épaves, de nageur en eau froide, […]. Mes visiteurs du jour : un couple d’orfraies (ospreys), dont je connais le nid dans une petite île inhabitée du voisinage, accessible en row-boat ; un grand héron bleu, familier de mes criques aux heures crépusculaires ; et un vieux phoque solitaire, qu’effraie mon ami chien et qui nous suit à la nage, longeant la grève où nous marchons…. ». Ainsi, dans sa remarquable étude sur la période américaine du poète P. J. Archambault placera le recueil comme l’ « apogée » de l’influence américaine sur l’oeuvre de Saint-John Perse.

Vents est publié chez Gallimard en 1946 en édition de luxe de grand format et en tirage limité et numéroté. Claudel lui consacre alors une importante étude dans la Revue de Paris (1er novembre 1949) à celui qui est encore pour le public français « un inconnu », de surcroît éloigné, en exil. Lors de l’édition de ses OEuvres complètes, pour La Pléiade, dont le poète rédigera lui-même les notices, voici ce qu’il en dira : « Saint-John Perse a toujours accordé à Vents une importance particulière dans son oeuvre. Ce poème fut sans doute le moins accessible au lecteur français parce qu’il ne fut, à la demande même du poète, publié tout d’abord qu’en édition de luxe, de grand format et grande typographie, à tirage limité entièrement numéroté. »

Spectaculaire et grande reliure de Louise Bescond.

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