Soumission
Michel Houellebecq

Soumission

Paris, Flammarion, (décembre) 2014.
1 vol. (130 x 210 mm) de 300 p., 1 et [1] f. Buffle gris, titre à la chinoise au premier plat, contreplat et garde de chèvre velours gris, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, chemise et étui bordés (reliure signée de Renaud Vernier – Claude Ribal, 2024).

 

Édition originale.
Un des 120 premiers exemplaires sur vélin Rivoli (n° 119).

« J’aime bien qu’on me lise dans l’ordre […]. Ce qui explique le mieux un livre c’est ceux que l’on a écrits avant. » (Houellebecq, interview télévisée, août 2015).

Pour ceux qui suivront cet avis, il faut donc lire tout particulièrement Plateforme, le roman précédent de Michel Houellebecq où il traite déjà le thème de l’Islam. Avant même la mise en vente, le 7 janvier 2015, de l’édition originale de Soumission, ce roman avait fait naître une polémique d’envergure. Les attaques terroristes de Charlie Hebdo et de l’hypermarché casher le jour même de sa sortie n’avaient évidemment rien arrangé. Depuis, et à maintes reprise, Houellebecq a tenté d’expliquer que toutes interprétations et relectures des faits n’avait aucun sens.

Traduit depuis, en voici les meilleurs passages, éclairant mieux qu’aucune autre préface les lignes de ce sixième Houellebecq :

« Pourquoi ce livre ? J’ai constaté de grands changements à mon retour en France [Houellebecq venait de passer 12 ans en Irlande], changements qui ne sont pas spécifiquement français d’ailleurs, qui sont occidentaux en général. […] Je pense que la deuxième raison est que mon athéisme n’a pas vraiment résisté à la succession de morts que j’ai connu [ses parents, son chien]. Ça m’a apparu insoutenable en fait […]. Et la troisième raison pour laquelle j’ai écrit ce livre, c’est que le début me plaisait bien. J’ai écrit à peu près d’un seul coup du tout début jusqu’à la page 26. Et je trouvais cela très convainquant parce que je m’imagine très bien un étudiant choisissant Huysmans comme ami et lui consacrant sa vie. Cela ne m’est pas arrivé : j’ai lu Huysmans beaucoup plus tard, vers 35 ans je crois, mais ça m’aurait bien plu : ma chambre n’était pas terrible, le restaurant universitaire n’était pas terrible non plus et j’imagine bien ce qu’il aurait pu faire de tout ça. Je pense qu’il aurait pu être un vrai ami pour moi. Et donc, après avoir écrit ça, je n’ai rien fait pendant quelque temps. C’était en janvier 2013, et j’ai du reprendre le texte à l’été 2013. Mais mon projet était très différent au départ. Cela ne devait pas s’appeler Soumission, le premier titre était La Conversion. Et dans mon premier projet le narrateur se convertissait aussi mais au catholicisme. C’est-à-dire qu’il suivait le même parcours que Huysmans, à un siècle de distance : partir du naturalisme pour devenir catholique. Et je n’ai pas réussi à faire ça […]. De manière générale, il y a un sentiment d’entropie encore plus fort que dans mes autres livres. Un côté crépuscule morne qui donne à ce livre un ton assez triste. Par exemple, si le catholicisme ne marche pas, c’est que ça a déjà servi, ça paraît appartenir au passé, ça s’est défait. L’islam a une image à venir. Pourquoi la Nation ça ne marche pas ? Parce qu’on en a trop abusé.» (in Entretien avec Sylvain Bourmeau, 19 décembre 2014, publié dans The Paris Review).

Exemplaire parfait, dans une non moins parfaite reliure de Renaud Vernier.

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