[Paris, Maison de la pensée, 21 novembre 1952].
1 tirage argentique (240 x 175 mm), en tirage de presse sur papier kodak, crédit au dos (Izis – Paris-Match) + 1 feuillet double (210 x 270 mm fermé).

Rare photographie des quatre plus proches amis d’Éluard au moment de sa mort, tous communistes, entourant et veillant le cercueil du poète, décédé trois jours auparavant, auquel on joint le rare fait-part du décès du poète, “ Médaille de la Résistance, décédé le 18 novembre 1952 dans sa 57me année, en son domicile 52, Avenue de Gravelle à Charenton (Seine), qui se feront le samedi 22 courant à 13h. 45 très précise, 37 rue du Louvre […] Le Corps sera exposé le vendredi 21 de 10h. à 21 heures à la “Maison de la Pensée, 26, Avenue Gabriel, […] et la samedi (…) aux Lettres françaises, 37 rue du Louvre, Paris-2e où un dernier hommage lui sera rendu par ses camarades. Regrets… De la part de Madame Paul Eluard ; Madame Cécile Vulliamy, sa fille ; Claire Vullimay, sa petite-fille ; Madame Veuve Jeanne Grindel, sa mère ; … et du Comité Central du Parti Communiste Français.  L’inhumation aura lieu au Cimetière du Père Lachaise…“

Le 18 novembre 1952 à neuf heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile, 52 avenue de Gravelle à Charenton-le-Pont. Si les obsèques nationales lui sont refusées par le Conseil des ministres présidé par Antoine Pinay (Paul Valéry est le dernier écrivain à recevoir cet honneur en juillet 1945 à la demande du général de Gaulle), des funérailles grandioses sont réservées à Paul Éluard au Père-Lachaise où il repose dans le « Panthéon communiste » (Danielle Tartakowsky) de la 97e division du cimetière inauguré par le déplacement de la tombe de Barbusse devant le « mur des Fédérés » au premier anniversaire de sa mort en septembre 1936, suivi de l’inhumation à ses côtés de Paul Vaillant-Couturier en octobre 1937.

Le faire-part de décès précise : « Le Comité National des Écrivains vous prie d’assister aux Convoi et Inhumation de Monsieur Paul Éluard, Médaille de la Résistance […] qui se feront le Samedi 22 courant à 13h. 45 très précises, 37 rue du Louvre, Paris-2e. Le Corps sera exposé le vendredi 21 de 10h. à 21 heures à la «Maison de la Pensée». »

Dans ces mêmes lieux de la Maison de la pensée, sise avenue Gabriel, quatre ans plus tard, Louis Broder, accompagné de Picasso, Braque, Ernst, Léger, Miró et les autres artistes d’Un poème dans chaque livre présenteront l’ouvrage, ultime hommage des amis peintres d’Éluard, chacun ayant choisi et illustré l’un de ses poèmes.

Dans la chapelle ardente défilent nombre de proches d’Éluard, et l’on connaît d’autres prises de vues, notamment avec les dirigeants du Parti communiste. Ce cliché est pris par le photographe Izis pour Paris-Match, et la photographie en question apparaît bien, à pleine page et dans un cadrage resserré, dans le long reportage donné dans le numéro 194 du 29 novembre 1952, qui relatait l’événement, avec cette légende : « La garde des militants : le parti communiste, représenté par son grand quatuor (Picasso, Claude Roy, Elsa Triolet et son mari Louis Aragon) a fait à Éluard des funérailles dans le style moscoutaire avec masque du mort et portrait plus vrai que nature ».

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