Paris, Maurice Nadeau, (octobre) 1994
1 vol. (135 x 210 mm) de 180 p. et [2] f. Broché.
Envoi signé : « Pour Martine, base d’un changement curieux dans ma vie. (101 rue de la Convention – 75015 01.40.60.95.42) Amitiés, Michel ».
Maurice Nadeau publie à la fin de l’été 1994 le premier roman d’un jeune homme, ancien élève de l’Institut national d’agronomie (comme Alain Robbe-Grillet), encore fonctionnaire à l’Assemblée nationale. Michel Houellebecq a déjà publié trois ans auparavant son essai sur Lovecraft, des réflexions sur la souffrance, deux recueils de poèmes (Rester vivant et La Poursuite du bonheur), où l’on trouve cet alexandrin fondateur : « Mon père était un con solitaire et barbare ».
Il est alors question, enfin, d’un premier roman. Ce sera Extension du domaine de la lutte, qui peint, avec un réalisme inquiétant, la misère sexuelle et affective du mâle occidental dans la compétition généralisée du libéralisme : un univers de boîtes de nuit et de centres commerciaux, où le narrateur, qui a « l’impression d’être une cuisse de poulet sous cellophane dans un rayon de supermarché », est décrit dans une écriture blanche, descriptive et analytique, qui rend parfaitement compte de l’anomie où croupissent ses journées. Le jeune informaticien y comprend son malheur, mais est démuni face à lui.
« Une théorie complète du libéralisme débridé, qu’il soit économique ou sexuel », résumera Houellebecq. Succès de libraire, et début de succès tout court pour Houellebecq.
L’ouvrage connaîtra trois tirages dès cette année-là (août, septembre et octobre) : assurément, les bases ” d’un changement curieux dans [s]a vie ” ! Martine (et Jean-Michel) Vasson est une proche amie, de longue date, de Michel Houellebecq. L’écrivain, depuis Extension du domaine de la lutte, leur aura offert, à parution, chacun de ses livres. Depuis Paris, et parfois même en allant leur rendre visite, à Clermont-Ferrand.
Rare envoi, strictement contemporain.
27906