Ensor à Einstein
James Ensor & Albert Einstein

Ensor à Einstein

Liège, Aelberts, coll. « Brimborions », (30 août) 1973.
1 vol. (140 x 190 mm) de [12] p. Broché, sous couverture illustrée.

 

Édition originale.
Un des 11 premiers exemplaires sur hollande (n° 5).

Quand Hitler prend le pouvoir en 1933, Albert Einstein séjourne à New York pour enseigner sa théorie de la relativité. Ses origines juives l’empêchent de retourner dans son pays natal où il est pourtant nommé à l’Université de Berlin. Mais les nazis ont déjà pillé sa maison et ses livres, en mai 1933, vont nourrir le feu des autodafés. Le Prix Nobel de Physique, en pacifiste convaincu, n’épargne pas ses critiques à l’égard du nouveau régime en place depuis Pasadena, où il enseigne temporairement. Fin mars, lorsqu’il regagne l’Europe par SS Belgenland de la compagnie maritime Red Star Line, il décide qu’il arrêtera son voyage à Anvers : « je vivrai seulement dans un pays où prévalent la liberté politique, la tolérance et l’égalité de tous les citoyens devant la loi. » Il enverra, à bord du bateau, sa lettre de démission à l’Académie prussienne des Sciences et signe, à Southampton, « un appel aux peuples civilisés de l’univers » pour éviter « un régression vers la barbarie ». Arrivé à Anvers le 18 mars, il apprend que les nazis ont perquisitionné sa maison de Caputh et saisi tous ses biens. Il renonce à sa nationalité allemande et trouve refuge trois jours durant dans la demeure d’un confrère, le professeur Arthur De Groodt, avant de louer la Villa Savoyarde à partir du 1er avril, une résidence dans la très à la mode station balnéaire de Le Coq-sur-Mer. C’est là-bas qu’Einstein rencontrera le représentant de la peinture expressionniste James Ensor, dans un restaurant, pendant l’été 1933.

Le 2 août 1933, une photographie nous montre quatre hommes sirotant un digestif dans les jardins de l’Hôtellerie du Coeur Volant, en pleine station du Coq. Dans la matinée, le « prince des peintres » a accueilli Anatole de Monzie, ministre français de l’Éducation nationale, et son directeur de cabinet, Marcel Abraham, venus à Ostende pour lui remettre la Légion d’Honneur, avant de filer au Coeur volant, où ils ont invité Einstein pour le dîner. Melon glacé, sole meunière et crêpes Suzette, nous apprend le menu. On raconte que la session, fort arrosée, et aurait donné lieu à de vives discussions, Einstein reprochant à Ensor de ne rien y comprendre aux couleurs et Ensor lui rétorquant qu’il n’y connaissait rien en mathématiques !

Les menaces de plus en plus fortes du régime d’Hitler, plusieurs assassinats de ses proches, en Allemagne et en Tchécoslovaquie, le convaincront de quitter l’Europe, après un passage par Londres, pour Princeton, dans le New Jersey. En septembre 1933, Albert Einstein s’installe finalement aux États-Unis. Il ne reverra plus jamais l’Europe.

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