Paris, Plon, (mars-août) 1970.
5 vol. (135 x 205 mm). Cartonnage bleu éditeur.
Édition originale.
Envoi signé : « Pour Mademoiselle Sylvie Genevoix, respectueusement ! C. de Gaulle. 12.5.70 ».
Ces cinq volumes réunissent les discours prononcés par le Général de Gaulle, depuis le célèbre appel du 18 juin 1940 au discours du 28 avril 1969. Les textes exacts ont pu être conservés, soit écrits de sa main pour les allocutions radiodiffusées et télévisées, soit notés par sténographie officielle pour ses discours en public ou devant les Assemblées.
Le premier volume des Discours paraît en avril 1970, et de Gaulle met un point d’honneur à en faire parvenir à des proches, qu’ils soient du monde politique, culturel, littéraire ou familiaux. Les autres volumes suivront, au cours de l’année 1970 pendant laquelle de Gaulle, souffrant, corrige depuis la Boisserie les épreuves et celles des Mémoires d’espoir, publiées en octobre. Il décède le 9 novembre 1970 – soit quatre jours après la parution du quatrième volume, Pour l’effort ; le dernier, Vers le terme, sera achevé d’imprimer le 24 novembre, posthume.
Cette dédicace témoigne d’un lien personnel rare : figure littéraire discrète mais influente, Sylvie Genevoix est la fille de Maurice Genevoix, que de Gaulle tenait en très haute estime. Il lui confiera en 1960 le projet du Mémorial de Verdun, dont la création est décidée le 23 octobre 1960, à l’issue de l’assemblée générale du Comité National du Souvenir de Verdun. L’État français, sous la présidence de Charles de Gaulle, lancera une grande souscription nationale pour financer le projet.
Née le 17 mai 1944 à Châteauneuf-sur-Loire, Sylvie Genevoix grandit aux Vernelles, la demeure familiale acquise par son père en 1927. Elle y développe un profond attachement à la Loire et à la mémoire familiale, qu’elle évoquera dans son ouvrage La maison de mon père (2001). Après des études de lettres classiques à la Sorbonne, elle entame une carrière dans l’édition, chez Plon – l’éditeur historique de Charles de Gaulle depuis les Mémoires de guerre, en 1954.
Elle y débute comme attachée de presse aux éditions 10/18, puis coordonne les services littéraires chez Plon-Perrin-Julliard, devenant directrice littéraire chez Julliard. De 1992 à 2005, elle sera directrice littéraire chez Albin Michel, avant d’être nommée au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), où elle oeuvre pour le développement des télévisions locales et l’accessibilité des programmes aux personnes handicapées. Elle présidera par ailleurs la Mission langue française et francophonie.
Charles de Gaulle exprime ici une confiance touchante à l’égard de cette héritière intellectuelle d’un écrivain qu’il admirait profondément et une jeune collaboratrice de la maison d’édition qui le publie.