Discours de réception à l’Académie royale belge…
Marguerite Yourcenar

Discours de réception à l’Académie royale belge…

Paris, Gallimard, (12 mai) 1971.
1 vol. (120 x 185 mm) de 65 p. et [1] f. Broché.

 

Édition originale.
Réponse de M. Carlo Bronne.

Un des exemplaires poinçonnés du service de presse.

Envois croisés, au feutre noir et bleu : « à Maurice Genevoix, hommage sympathique de Marguerite Yourcenar » ; « et à Suzanne Genevoix, souvenirs affectueux de Carlo Bronne ».

C’est à l’instigation de Jules Destrée, ministre des Sciences et des Arts du premier gouvernement d’union nationale d’après la guerre 14-18, qu’est créée, avec l’approbation du roi, l’Académie de Langue et de Littérature françaises, en 1919. Les principes qui y sont défendus sont particulièrement novateurs : il préconise l’élection de membres étrangers de tous les pays où le français est parlé, constituant ainsi, avant la lettre, la notion de francophonie. Il recommande également l’élection de membres féminins en arguant que, « dans ces dernières années, les femmes de lettres ont donné trop d’incontestables preuves de talent pour que l’on songe à les écarter d’une Compagnie littéraire ».

L’Académie se composera de 30 membres belges et 10 étrangers, dans un but d’étude, de pratique et de promotion de la langue et de la littérature françaises ; l’Académie royale ne rédige pas de dictionnaire et ne contraint ses membres à aucun costume ni attribut particulier. Marguerite Yourcenar y est reçue le 27 mars 1971, devant une salle comble et en présence de la reine Fabiola.

Maurice Genevoix y est présent : le secrétaire perpétuel de l’Académie française est venu rendre le prix Habif, Grand prix de littérature française hors de France, à la canadienne Anne Hebert.

Moins de dix ans plus tard, le 6 mars 1980, Yourcenar entrera sous la coupule du quai de Conti. Elle y sera reçue en janvier 1981: une réception à laquelle Genevoix n’assistera pas, puisqu’il décède le 8 septembre 1980. Dans son discours, elle n’en voudra pas à ceux qui s’étaient, jusqu’au bout, opposés à sa venue : « On ne peut donc prétendre que dans cette société française si imprégnée d’influences féminines, l’Académie ait été particulièrement misogyne ; elle s’est simplement conformée aux usages qui volontiers plaçaient la femme sur un piédestal, mais ne permettaient pas encore de lui avancer officiellement un fauteuil. Je n’ai donc pas lieu de m’enorgueillir de l’honneur si grand certes, mais quasi fortuit et de ma part quasi involontaire qui m’est fait ; je n’en ai d’ailleurs que plus de raisons de remercier ceux qui m’ont tendu la main pour franchir un seuil ».

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