S.l.n.d. 1 f. (210 x 270 mm), recto.
Page de dessins et croquis, signée Paul Éluard, à l’encre, avec un titre de poème initial, “refermées”, biffé. Aucun poème d’Eluard ne sera ainsi titré.
Un personnage est représenté, avec divers portraits inachevés, dont trois personnages mi-hommes, mi-animaux (oiseaux ou poissons ?), ainsi que divers croquis. Éluard aura parfois réalisé des figures d’hommes-oiseaux ou poissons, thèmes chers aux surréalistes, qui l’utilisent dès 1924 dans leur revue.
Dans le numéro 10 de la revue “Le Minotaure”, paru à l’hiver 1937, c’est l’étonnant dessin de Man Ray intitulé « La femme et son poisson » qui figure dans l’encart publicitaire annonçant la parution des Mains libres, le recueil d’Éluard qu’illustre Man Ray. On peut en tout cas constater que cette thématique du poisson s’inscrit dans le droit fil du bestiaire surréaliste. Dès le premier numéro de la revue La Révolution surréaliste, le 1er décembre 1924, on trouvait en effet en quatrième de couverture un dessin équivalent. Les images aquatiques abondent en effet dans les récits de rêve ou les productions automatiques, et on peut rappeler le titre « Poisson soluble » qu’avait choisi André Breton en 1924 pour accompagner la parution du Manifeste du surréalisme.
Le thème de la femme-sirène, naïade ou ondine, est récurrent dans la poésie autant que dans la peinture surréaliste. Jusqu’à la biographie même d’André Breton qui concourt à amplifier l’importance de cette image : on sait que Jacqueline Lamba, sa deuxième épouse, se produisait nue dans un aquarium géant de Montmartre, le Coliseum, en dansant sous l’eau.
Ancienne collection Bernardac, “dessins d’écrivains” (Piasa, juin 2004, n° 63).
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