La Condition humaine
André Malraux

La Condition humaine

Paris, Gallimard, (5 mai) 1933.
1 vol. (160 x 215 mm) de 402 p., [1] et 1 f. Maroquin bordeaux, dos à nerfs, titre doré, date en pied, doublures et gardes de box gris, tranches dorées sur témoins, double filet doré sur les coupes, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de Pierre-Lucien Martin).


Édition originale.

Un des 39 premiers exemplaires réimposés sur vergé pur fil, celui-ci un des 9 hors commerce (exemplaire C) – après 1 exemplaire unique sur chine.

Envoi signé : « Pour le docteur Chatelain, avec les remerciements d’André Malraux ».

Il est enrichi d’un grand dessin fantastique dont l’auteur agrémentait souvent ses lettres et dédicaces depuis ses débuts littéraires, dès Royaume farfelu, en 1921 : il les appelait ses petits « dyables ». Dans L’Univers farfelu d’André Malraux, Marie-Josèphe Guers parle d’esquisses qui sont « davantage des arabesques que des dessins, ce qui ne les empêche pas d’être évocatrices d’une formidable force expressive. Elles peuvent, selon le moment, l’inspiration et l’élan, se rapprocher de l’idéogramme ou de la calligraphie » (p. 6-7). Ces « dyables » (l’orthographe est la sienne) étaient souvent ajoutés, en petit format, sous sa signature. Un tel format pleine page est rarissime, a fortiori sur le réimposé de son texte le plus célèbre.

Nous n’avons pu croiser que deux autres exemplaires réimposés de La Condition humaine dédicacés, parmi les 19 que nous avons recensés, soit la moitié du corpus : l’un, relié par Martin ; l’autre, par Miguet. Aucun des quatre exemplaires reliés par Paul Bonet ne l’était.

C’est le deuxième livre de Malraux à la N.R.F., après Royaume farfelu, et son premier roman. Attendu, guetté, surveillé, et propulsé par Gaston Gallimard, qui souhaite, un an après Les Loups couronné du Goncourt face à Céline, enfoncer le clou avec le titre d’un auteur « maison » déjà réputé. La stratégie est efficace : le prix Goncourt lui sera attribué le 7 décembre 1933.

Dans sa déclaration officielle l’écrivain, âgé de trente-deux ans, indique : « Il est d’usage, après tout prix littéraire, d’expliquer par quoi et comment le livre qu’on a écrit doit plaire à tous. Je désire qu’il n’y ait aucune équivoque sur le mien. J’ai essayé d’exprimer la seule chose qui me tienne à coeur et de montrer quelques images de la grandeur humaine. » Le prix est décerné, au quatrième tour de scrutin, à André Malraux par cinq voix contre trois voix à Charles Braibant pour Le roi dort, une voix à René Béhaine pour La Solitude et le Silence et une voix à Paul Nizan pour Antoine Bloyé.

Les dédicaces contemporaines de l’édition sur des exemplaires en grands papiers sont rares, particulièrement sur le tirage de tête.

Ce dernier n’est composé que de 39 exemplaires – et un chine, d’auteur : la norme des fameux réimposés « in-quarto tellière », installée en 1919, s’achève en 1932. À partir de 1933, les réimposés vont progressivement disparaître, réservés désormais à quelques auteurs « maison », comme Martin du Gard ou Malraux, dans des tirages trois à quatre fois moins importants.

Exemplaire exceptionnel, dans une reliure triplée par l’un des maîtres de la reliure du XXe siècle : Pierre-Lucien Martin.

En Français dans le texte, 1990, BnF, n° 369, p. 335.

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