Alger, Éditions de la revue Fontaine, (30 mars) 1942.
1 vol. (160 x 210 mm) de 1 et [15] ff. Maroquin gris, dos lisse, titre doré en long, plats mosaïqués d’un grand rectangle de box ivoire, décor en toile d’araignée de filets dorés encadrant le plat laissant un ovale au centre, auteur et titre sur le premier en lettres dorées, tête dorée sur témoins, couverture et dos conservés, chemise, étui (P.-L. Martin, 1961).
Édition originale.
Un des 20 premiers exemplaires sur Ingres (n° T).
Envoi signé : « à Pierre Consten, toujours les mêmes mots à la fin des romances, Comme les mêmes mots les avaient commencées, Aragon », avec la signature d’Elsa à l’encre noire.
Le texte du Cantique à Elsa est publié grâce à une réseau de trois intermédiaires : le poète Georges-Emmanuel Clancier qui, depuis Limoges, transmet les textes à Albert Béguin ; à Genève, lequel les fait parvenir à Georges Blin, professeur au lycée de Tunis, pour être ensuite livré à Max-Pol Fouchet. Le texte est ainsi le premier donné par Aragon aux Éditions de la revue Fontaine que dirige par Fouchet. La revue comptera, entre janvier 1939 et novembre 1947, 63 numéros.
L’on y croisera toute la littérature française et européenne du moment, apportant à ses lecteurs des textes d’espoir et de liberté.
Paru la même année que Les Yeux d’Elsa, c’est le premier recueil du cycle poétique dédié à sa muse : suivront Elsa (en 1959), Le Fou d’Elsa (en 1963), et enfin Il ne m’est de Paris que d’Elsa l’année suivante. Il contient en son centre le poème “C” : il évoque le petit village des Ponts de Cé, près d’Angers, qu’Aragon franchit avec ses compagnons de la 3ème DLM en juillet 1940 lors de la débâcle de l’armée française : « O ma France ô ma délaissée » dira toute la tristesse du poète et l’infamie d’une France qui choisit le déshonneur de la collaboration. L’heure sera alors celui de l’appel aux armes et de la Résistance.
Exemplaire de choix, en parfaite condition.
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