La Ballade de la geôle de Reading. L’Artiste et son temps

Albert Camus, Oscar Wilde

La Ballade de la geôle de Reading. L’Artiste et son temps

Paris, Falaize, (25 octobre) 1952.
1 vol. (11nx 170 mm) de 89 p., [1] et 1 f. Broché.

 

Nouvelle traduction française de Jacques Bour, précédée du texte d’Albert Camus,
L’artiste en prison, en édition originale.

 

L’exemplaire de son professeur d’Hypokhâgne à Alger, Paul Mathieu.

 

Envoi signé : “A M. Paul Mathieu avec les vœux de complet rétablissement et les pensées fidèles de son élève, vingt ans après, de tout cœur Albert Camus”.

 

Avec une malicieuse correction autographe sur le becquet de l’erratum (contrecollé au premier feuillet du texte de Camus) : “lire Sophocle au lieu de Eschile” : “Ici, lire Eschyle et féliciter l’éditeur“.

 

C’est tout le procès de l’art « engagé » que Camus rouvre ici : « Dîner tous les soirs au Savoy n’exige pas forcément du génie, ni même de l’aristocratie, mais seulement de la fortune… Il est douteux que Wilde n’ait jamais pensé, avant sa condamnation, qu’il existât des prisons. S’il y a pensé, c’est avec la conviction tacite qu’elles n’étaient pas faites pour les hommes de sa qualité […] ».

 

Oscar Wilde écrit ce livre quelques mois après être sorti de prison, à Berneval près de Dieppe puis à Naples, au cours de l’été 1897. Tous ses éditeurs se défilent devant le pestiféré, hormis Leonard Smithers, libraire-éditeur d’ouvrages pornographiques, qui sortira le livre en janvier 1898 à 800 exemplaires, sans nom d’auteur. Après la Ballade, Wilde ne produisit plus rien. Camus imagine qu’il « connut sans doute l’indicible malheur de l’artiste qui sait les chemins du génie, mais qui n’a plus la force de s’y engager. La misère, l’hostilité ou l’indifférence firent le reste (…) À sa mort Wilde « nous laissait, royal héritage, De Profundis et la Ballade… » Cet héritage, prédit Camus « annonçait aux initiés qu’un grand artiste, né depuis peu, venait de mourir. »

 

Paul Mathieu sera, en même temps que Jean Grenier, le professeur d’Albert Camus en 1932-1933, dans la classe d’hypokhâgne au lycée Bugeaud d’Oran, aujourd’hui lycée Émir Abdel Kader. Quinze années plus tard, il lui écrira en ces termes : “J’entendais faire récemment, le procès de l’enseignement secondaire […]. Et j’ai dit que, pour moi, je ne pouvais que défendre les deux ou trois maîtres à qui je devais ma formation. “Que vous reste-t-il, me demandait- on, de vos années d’études ?” J’ai répondu : “Le goût de la vérité”. C’est à vous […] que je pensais alors parce que c’est chez vous que j’ai vu les exemples de cette honnêteté intellectuelle la plus rare et la plus difficile. C’est la raison de ma fidélité et de ma gratitude.”

 

Le texte est d’une grande importance pour Camus : à la fin de l’automne 1954, il se rendra en Italie, à l’invitation de l’Association culturelle italienne. Il n’y avait pas séjourné depuis 1938 pour y donner une conférence, répétée à six reprises : c’est L’Artiste et son temps qu’il choisit. Ce texte sera repris à Stockholm trois ans plus tard, lors des discours du prix Nobel : c’est le grand discours donné à l’université d’Uppsala le 14 décembre 1957. Il sera publié dans les Discours de Suède. Une première ébauche du texte avait été donnée en guise de conclusion à Actuelles, II, sous la forme d’interviews regroupées sous le déjà même titre, L’Artiste et son temps.

Cet exemplaire avait été exposé à Lourmarin lors de l’exposition du centenaire, De Tipasa à Lourmarin (n° 74, reproduit).

 

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