Paris, Tiré à part de la Nouvelle Revue française, 1932
1 vol. (140 x 225 mm) de 77 p. Maroquin bordeaux à encadrement, dos lisse, titre doré en long, feuille de bois sur les plats et titre à froid sur le premier, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, chemise rodhoïd et étui (reliure signée de P.-L. Martin, 1956).
Édition pré-originale.
Exemplaire justifié par l’auteur « 2/8, M. J. 1932 ».
Note autographe : « Ma mère avait une personnalité qui lui permettait de n’être jamais cette prisonnière des images ou des portraits que je faisais d’elle dans mes livres. Marcel Johandeau ».
« Je vous aime trop, me disait quelqu’un, pour vouloir vous connaître. J’aurais trop peur d’être déçu. » Pour moi, ce n’est que déçu que j’aime ; aussi bien aucun être ne saurait me décevoir : quand on a redit sur tout, il reste à redire sur quelque chose, mais plus encore à aimer. Il est tentant de déplacer cet exergue des Chroniques maritales, pour l’inscrire en lettres d’or au-dessus des premiers mots d’Élise. Ce serait un autre éclairage sur Élise et Marcel Jouhandeau, sur leurs scènes de ménage mythiques et outrées par la plume de Monsieur Godeau, sur ce portrait en forme de notes composé pour l’essentiel l’année de son mariage. On peut sans doute parler de tendresse pour évoquer le sentiment qu’éprouve l’auteur pour Fargue. Dans une lettre que reçut le poète, très malade, peu de temps avant sa mort, Jouhandeau termine ainsi : “(…) vous permettrez bien de vous embrasser en douce et de vous murmurer à l’oreille qu’il n’est plus beaucoup de visages, hélas ! comme le vôtre (…) qui empêchent les pauvres hommes de se croire descendus déjà, tout vifs, aux Enfers de l’irrémédiable bêtise.”
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