Paris, Gallimard, (23 mai) 1952.
1 vol. (120 x 185 mm) de 318 p., [1] et 1 f. Broché, non coupé.
Édition originale.
Un des 46 premiers exemplaires hors commerce sur parcheminé bleu (n° XI), celui-ci nominatif pour Janine Crespin.
Envoi signé : « Cher Janine, pas besoin de beaucoup de mots n’est-ce pas ? Je t’embrasse fort, Jef ».
Les sept nouvelles de ce recueil furent écrites pendant l’été 1951 : Kessel avait élu domicile sur l’île de Djerba, baignée par les eaux du golfe de Gabès, en compagnie d’intimes : sa compagne Michèle O’Brien et son neveu Maurice Druon.
Ce dernier en sera le premier lecteur enthousiaste. Tellement emballé par la description qu’en donnait son oncle, il se rendra quelque mois plus tard à Tanger où il se fit aussitôt conduire au grand Souk de la ville, le grand Socco. Ce « décor pour Graham Greene, beau mais sans plus » était devenu sous la plume de Kessel le « Bagdad des Mille et Une Nuits et la place Djemaa-el-Fna de Marrakech » ! Druon lui écrivit alors : « Mon grand Jef, j’ai compris, je viens d’aller au grand Socco. Tu es un faussaire. Dans le genre d’Homère ! ».
Un titre rare de Kessel en grand papier, et sans doute son meilleur recueil de nouvelles.
Bel exemplaire d’une belle provenance : Janine Crispin est l’épouse de Georges Kessel, le frère de Joseph. Actrice et comédienne, elle incarnera notamment le personnage de Dame Eliabel de Cressa dans l’adaptation des Rois Maudits de Druon, dont le scénario est l’oeuvre de son mari.
De la bibliothèque Pierre Bergé (ex-libris).