Paris, Flammarion, (janvier) 2022.
1 vol. (135 x 210 mm) de 688 p. et [2] f. Box bordeaux doublé, décor sur les plats d’un jeu de filets argentés et mosaïque de pièces de box de couleurs disséminées dans chaque quadrilatère, dos lisse, titre au palladium, date en pied, couvertures et dos conservés, sous emboîtage (reliure signée de Jean Luc Honegger, 2022).
Édition originale.
Un des 200 premiers exemplaires sur vélin Rivoli Arjowiggins (n° 68).
On retrouve dans Anéantir l’angoissante menace que Houellebecq révèle sur notre société et qui le fait à nouveau voir comme un auteur de romans d’anticipation. À ce titre, sa vision est claire : notre civilisation s’est engagée dans un pourrissement généralisé et elle n’aura besoin de personne pour y parvenir. Lentement, méthodiquement. Droit dans un mur, sans autre issue possible.
« De quoi est-il question ? Panneaux solaires chinois, campagne électorale, psychologie des boomers, transferts de technologie, Breivik, solitude dans la ville, taux de fécondité, écolofascisme, nihilisme, AVC, droit successoral, gène égoïste, misère sexuelle, Rassemblement national, Zemmour, guerre commerciale Pékin-Washington, rêves, chaos, Islam, biotechnologies, dentistes séfarades, Le Lambeau, euthanasie, rêves encore, campagne électorale, déficit de notoriété… (inventaire non exhaustif) Et puis l’amour, toujours, dont il répète que c’est son sujet principal. Mais va-t-on vers la littérature pour retrouver le menu du 20 heures de France 2 ? Une ambiance parfois Baron noir, espoir vite déçu car c’est bien moins cruel. » (Pierre Assouline). Anéantir n’est pas un roman à rebondissements ni à suspens. Assouline a raison : « ça se veut un thriller mais sur ce plan-là, Grangé, Chattam, Minier, Thilliez n’ont pas de souci à se faire. » Anéantir n’est pas non plus un roman à compartiments ni même, sans doute, un roman symbolique, où son personnage principal ne comprend pas grand-chose à ce qui l’entoure, et à peine à ce qui lui arrive et ce qui arrive aux siens. Son père est désormais muet – et ça va s’aggraver sur les cent dernières pages, sans doute les plus intéressantes du roman.
Autant de voies sans issues, comme celles proposées par le décor de Jean Luc Honneger.
Très bel exemplaire.
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