Pseudo

Émile Ajar [Romain Gary]

Pseudo

Paris, Mercure de France, (15 novembre) 1976. 
1 vol. (170 x 260 mm) de 213 p. et [3] f. Broché, non coupé. 

 

Édition originale.
Un des 65 premiers exemplaires sur vergé d’Arches, celui-ci 1/10 h. commerce de tête
(n° 3). 

Le titre sonne comme un pied de nez à la lueur de la révélation de ce qui fut certainement la plus grande supercherie de l’histoire littéraire – Romain Gary n’en reconnaît qu’une d’égale ampleur, celle de Macpherson inventant le poète Ossian. Las de la « gueule » qu’on lui faisait depuis trente ans, Gary revient au monde sous le nom d’Émile Ajar. « C’était une nouvelle naissance. Je recommençais. Tout m’était donné encore une fois. » Après le succès de Gros Câlin, premier des Ajar, Gary perfectionne son stratagème pour la sortie de Pseudo, écrit en quinze jours, en donnant un visage à son double. Ce sera son cousin Paul Pavlowitch qui incarnera l’écrivain. Gary s’amusera que personne ne le reconnaît derrière ses textes, que les critiques qui encensaient Gary descendent Ajar en flamme et inversement. Et à ceux qui reprochait à Pseudo d’être un livre « vomi » d’où toute « rouerie » était absente, Gary répondra : « S’il est un livre de vieux professionnel, c’est bien Pseudo : la rouerie consistait à ne pas la laisser sentir. Car il se trouve que ce roman de l’angoisse, de la panique d’un être jeune face à la vie devant lui, je l’écrivais depuis l’âge de vingt ans, l’abandonnant et le recommençant sans cesse, traînant des pages avec moi à travers guerres, vents, marées et continents, de la toute jeunesse à l’âge mûr… » 

Écrit en quinze jours en 1976 par un Gary claquemuré dans un studio à Genève, Pseudo se présente comme le récit furieux, impulsif et brutal destiné à clore le bec de tous ceux qui spéculent sur la véritable identité d’Émile Ajar : « Mais qui est donc cet Ajar ? » se demande le Tout-Paris. « Mon neveu Paul Pavlowitch », répond Gary, bien décidé à pousser jusqu’au bout la supercherie. Avec Pseudo, Gary reconstruit pièce à pièce toute la défense Ajar, avec la maîtrise implacable des pires machinations. 

Dans cette autobiographie du supposé Pavlowitch, Gary atteint son but : mettre fin aux rumeurs, duper la presse et régler un certain nombre de comptes avec… lui-même, où l’imposture poussée à son comble a pour effet de produire de l’authentique : « J’ai inventé de toutes pièces un Paul Pavlowitch dans le roman. Un délirant. J’ai voulu exprimer l’angoisse et je t’ai chargé de cette angoisse. Je règle aussi des comptes avec moi-même – plus exactement, avec la légende qu’on m’a collée sur le dos. » 

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